Après le succès de ses très réussis « Shangri-La » et « Carbone & Silicium » — où il explorait les théories des paradoxes temporels, puis les conséquences des progrès technologiques sur la détérioration de l’homme —, Mathieu Bablet (1) aborde le récit postapocalyptique dans sa nouvelle grande fresque de science-fiction proposée dans le Label 619 désormais hébergé par les éditions Rue de Sèvres. Dans un lointain futur, les insectes pollinisateurs ont disparu à la suite de bouleversements climatiques… et la Terre est devenue aride et stérile. Une biologiste a pour mission de retrouver les traces génétiques des abeilles, dans l’espoir de revenir au monde d’avant. Une fable écologique et initiatique, aussi complexe qu’envoûtante, qui nous donne furieusement envie d’aller de l’avant !
Lire la suite...La belle rentrée de Florence Cestac

Cette rentrée 2016 est à marquer d’une pierre blanche pour Florence Cestac : en effet, cette grande dame de la BD est, à trois reprises, à la Une d’une riche actualité.
C’est d’abord la publication du premier volet de « Filles des oiseaux », un diptyque qui s’annonce savoureux. Le lecteur est invité à effectuer sa rentrée scolaire au très catholique pensionnat des Oiseaux, en compagnie de Marie-Colombe, rejeton d’une famille de la haute bourgeoisie parisienne qui habite Neuilly et de Thérèse, fille d’un simple éleveur de cochons de Beuzeville qui picole sec. Au cœur de cet univers sévère où règnent les bonnes sœurs, les deux adolescentes deviennent inséparables et rendent la vie difficile à leurs geôlières. Choc social et culturel garanti lorsque la jeune campagnarde est invitée au sein de la famille de sa riche camarade. Une image à la fois caustique et rafraîchissante de deux mondes que tout opposait dans la France post 1968. Image d’autant plus crédible que Florence Cestac a séjourné, à sa demande, plusieurs années dans une pension catholique. Un récit à peine exagéré qui sent le vécu, aux images teintées d’une unique couleur sanguine comme au temps des illustrés. Un must.
Second album encore plus truculent, la réédition de l’intégralité des pages consacrées à « Harry Mickson & Co ».
Au début des années 1970, alors qu’elle codirige, avec Étienne Robial, la librairie et les éditions Futuropolis, Florence crée un personnage étrange : mi-animal, mi-humain, il devient rapidement l’emblème de l’entreprise.
Ce curieux mélange de Mickey Mouse et d’Harry Dickson effectue des débuts timides avant d’obtenir son premier album, en 1980 : aux éditions Futuropolis, bien entendu. Cinq autres volumes, eux aussi publiés sous le label Futuropolis, suivront.
Ce très bel ouvrage reprend l’ensemble des planches de la première création de Florence Cestac qui, depuis, a fait un sacré bout de chemin.
Enfin, la (17, rue Martel, 75010 Paris, www.galeriemartel.com) expose une belle sélection de planches originales de Florence Cestac. Elle y dédicacera ses deux nouveaux albums le samedi 17 septembre prochain de 15 h à 18 h. Peut-être l’occasion de s’offrir un original de cette auteure aussi sympathique que talentueuse.
Henri FILIPPINI
« Filles des oiseaux T1 : N’oubliez jamais que le seigneur vous regarde ! »
Éditions Dargaud (13,99 €), parution le 9 septembre.
« Harry Mickson & Co : intégrale »
Éditions Dargaud (24,95 €), parution le 7 octobre.