Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Opération Copperhead » par Jean Harambat

En pleine Seconde Guerre mondiale, deux célèbres acteurs-soldats britanniques (David Niven et Peter Ustinov) se retrouvent embringués dans une rocambolesque opération d’intoxication : ils doivent recruter une doublure du maréchal Montgomery, chef des troupes alliées, pour la faire déambuler en Afrique du Nord, ceci afin de faire croire aux Allemands à un débarquement par le sud de la France. Réalité ou fiction ? Certainement un peu des deux mon général, ce qui donne une comédie enjouée, à l’humour somme toute très british !
Basée sur les mémoires de Clifton James, acteur australien de seconde zone et sosie de celui qu’on surnommait Monty – ainsi que sur les écrits des deux monstres sacrés du cinéma anglais, lesquels avaient aussi été chargés par Winston Churchill de réaliser un film revalorisant l’image de l’armée de leur pays au sein du service cinématographique -, cette Opération Copperhead démontre que la bonne humeur et les idées extravagantes étaient alors monnaie courante au sein des services de renseignements, ou plutôt de désinformation…
Niven et Ustinov ressemblent ici à des Blake et Mortimer burlesques qui jouent une extraordinaire pièce de théâtre où, si l’on en croit Jean Harambat, par ailleurs auteur d’un très inspiré « Ulysse : les chants du retour » (chez Actes Sud), dans sa préface : « tout n’est pas entièrement vrai, mais tout n’est pas entièrement faux. »
On retrouve également, dans ce récit déjanté et très bien documenté, toute la saveur des comédies sophistiquées, légères et intelligentes, d’un certain cinéma hollywoodien du milieu du XXe siècle : celui que réalisaient des gens comme Billy Wilder, Frank Capra, George Cukor… Une impression accentuée par un parti pris graphique très ligne claire, où Harambat s’autorise des digressions loufoques ou didactiques qui ne gênent en aucun cas la fluidité de cette passionnante lecture.
Gilles RATIER
« Opération Copperhead » parJean Harambat