Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Juan Gimenez foudroyé par le coronavirus…

Triste période, où l’actualité bande dessinée se résume aux décès d’auteurs, entre autres frappés par ce maudit coronavirus. Après Denise Millet, c’est au tour du dessinateur argentin Juan Gimenez d’en être la victime.
Né à Mendoza le 26 novembre 1943, Juan Gimenez étudie le dessin industriel avant de quitter son pays natal pour l’Espagne, où il suit les cours de l’académie des Beaux-arts de Barcelone.
Revenu en Argentine, il publie ses premières bandes dessinées dans les journaux des éditions Colomba et Record.
Il travaille un temps pour la publicité et l’animation, avant de rejoindre définitivement l’Espagne, plus précisément la Costa Brava.
Avec le concours de ses amis les scénaristes Ricardo Barreiro et Carlos Trillo, il commence de longues collaborations avec les revues espagnoles Zona 84 et Comix Internacional de Josep Toutain, Lanciostory et Skorpio des éditions Eura et L’Eternauta de Comic Art, en Italie.
Récits traduits en France par les éditions Glénat, Albin Michel et Comics USA, entre autres dans la revue Comics USA, puis réunis dans les albums « L’Étoile noire », « Mutante », « Titiana » et « Gangrène ».
En 1985, il réalise la série « Leo Roa », traduite en France par les éditions Dargaud qui publient aussi le « Quatrième Pouvoir ».
Réédité par les Humanoïdes associés en 2004 sous le titre « Supramental », cet univers sera repris dans trois autres récits, jusqu’en 2008.
En 1991, il dessine « Le Regard de l’Apocalypse », écrit par Roberto Dal Pra et traduit en France par les éditions Bagheera.
Sa participation au film d’animation « Heavy Metal » lui permet d’entrer aux Humanoïdes associés, où il démarre son œuvre culte : « La Caste des Méta-Baron », inspirée par la série « John Difool » de Moebius et Alexandro Jodorowsky.
Illustrateur de premier plan, il réalise des couvertures de romans, des story-boards pour le cinéma, des jeux… Ces travaux seront réunis dans deux beaux livres : « Arkhanes » édité par La Sirène en 1994 et « Overload » par Soleil en 1999.
Signalons aussi ses dernières œuvres publiées par les éditions Glénat et Le Lombard, entre 2010 et 2014 : « Moi, dragon », « Segments » (scénarios de Richard Malka) et un diptyque titré, comme un dernier pied de nez, « La Dernière Vie ».
Maître de l’hyperréalisme, minutieux, créateur d’univers fantastiques et d’engins fabuleux, il a marqué l’histoire de la bande dessinée de science-fiction.
Les œuvres de Juan Gimenez sont traduites dans le monde entier.
C’est en Espagne, où il résidait dans la région de Stitges, que Juan Gimenez a contacté le terrible virus qui devait l’emporter mardi dernier, de retour à Mendoza sa région natale. Il avait 76 ans.
À ses proches, BDzoom.com présente ses sincères condoléances.
Henri FILIPPINI