« Champignac » met à l’honneur l’un des personnages les plus généreux et des plus attachants de la galaxie « Spirou », en dévoilant son passé dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant qu’il rencontre le héros donnant son titre au journal des éditions Dupuis. Outre le fait de divertir efficacement, le but de cette série dérivée est de vulgariser des sujets scientifiques et sociologiques pour toucher les jeunes lecteurs. Dans cet encore très réussi tome 4, où un Pacôme irritable et dépressif croise d’éminents confrères de l’époque (Einstein, Feynman ou Oppenheimer, récemment mis en lumière avec le film de Christopher Nolan), les Béka et David Etien abordent, avec authenticité et psychologie, le problème de la fabrication de la bombe atomique, à laquelle notre original mycologue va inconsciemment contribuer…
Lire la suite...« B.O, comme un dieu » : le transhumanisme cul d’Ugo Bienvenu !

Existentialiste et torride, le récit pornographique d’Ugo Bienvenu, publié dans la collection BD cul des Requins marteaux, explore les fantasmes féminins dans un style chic et choc…
Souvenez-vous… En 1985, Aude, « La Survivante » de Paul Gillon, seule rescapée d’une catastrophe nucléaire mondiale dans un monde futuriste, vivait une torride et destructrice histoire d’amour (très sexuelle, pour contenter les lecteurs de L’Écho des savanes des années 1980) avec un robot. À l’époque, la fonction première de ce dernier n’était pas la satisfaction libidineuse, plutôt optionnelle dans sa conception. Il n’en est pas de même de B.O, l’androïde imaginé par Ugo Bienvenu dont l’objet de la fabrication est bien de servir d’objet sexuel, prostitué métallique aux multiples fonctions. Un sex-toy à hauteur d’homme (de femme, surtout) si performant dans son application et ses résultats que lui et ses semblables furent rapidement préférés aux hommes par les femmes puis détruits par ces mêmes hommes, jaloux de leurs performances. Seul B.O réussit à échapper au roboticide pour continuer à prodiguer ses soins tactiles et profonds à de nombreuses représentantes de la gent féminine universelle.
À la manière d’un Bastien Vivès qui, avec « Les Melons de la colère » (« Les Melons de la colère » par Bastien Vivés ) ou « Petit Paul » (Petit Paul… est bien ennuyé … ), se plaît à développer quelques-uns de ses récits dans un genre pornographique, Ugo Bienvenu, récent lauréat du Grand Prix de la critique 2020 et plutôt qualifié d’« intellectuel », poursuit sa vision futuriste dans une dimension pour adultes, qui n’est cependant pas gratuite. Mais, reprenant quelques-uns de ses thèmes de prédilection, abordés notamment dans « Préférence système », l’auteur pousse sa réflexion vers l’intimité et l’introspection dans un mode futuriste et déshumanisé.
Seul dans l’univers, « comme un dieu », on compare facilement B.O au Surfer d’argent : ce super-héros parcourant l’infinité de l’univers sans finalité visible. Ici, le robot d’Ugo Bienvenu n’a pour objet que le contentement jouissif de ses clientes, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas forcement satisfaisant comme objectif de vie. Heureusement, Ugo Bienvenu, dont les nombreuses scènes explicites et réalistes satisferont tous les amateurs du genre, saura trouver une solution à la quête existentialiste de son héros de métal.
Ré… jouissant !
Laurent TURPIN
« B.O, comme un dieu » par Ugo Bienvenu
Éditions Requins marteaux (14 €) — EAN : 978-2-84961-263-7
14€ le volume! Dire que cette collection avait commencé avec une « comtesse » à 10€! Cette augmentation rapide n’est pas la Bienvenu…