Un premier voyage dans les Terres australes et antarctiques françaises — retranscrit dans le très bel ouvrage « Voyages aux îles de la Désolation » — n’a pas rassasié le dessinateur Emmanuel Lepage (1) : 12 ans après, en 2022, il embarque à nouveau pour les îles Kerguelen. N’ayant pas pu, lors de sa première excursion, vivre au plus près le quotidien de tous ceux qui travaillent sur cet archipel au relief montagneux d’origine volcanique, situé au sud de l’océan Indien, il y reste cette fois-ci deux mois et demi : s’attachant donc plus aux personnes qui partent avec lui, tout en montrant les changements déjà à l’œuvre sur la nature, en raison du réchauffement climatique. Du beau, écologique et humaniste, voire quasiment poétique, récit de voyage en BD !
Lire la suite...MOREA TOME TROIS, LE FEU DU TEMPS
Fusion de Largo Winch, d’Highlander et de Lara Croft, la jeune et pulpeuse Moréa Doloniac est de retour : déjà héritière du plus puissant consortium du monde, génétiquement programmée pour devenir une immortelle, elle affronte sur la planète mars les anges maléfiques qui menacent l’avenir de l’humanité.
En couverture, une Moréa relooquée façon Tom Raider seconde version, jouant du pistolet et du glaive sur fond d’explosions, donne une idée du punch qui traverse ce troisième opus. De fait, rythme et action apportent un souffle neuf qui relance la série, après l’intermède américain du second volume. Moréa se trouve cette fois directement au contact de ses ennemis, seule et dans une situation délicate. Mais ses ressources se révèlent décidément inépuisables tant la jeune femme a vite appris.
Certes patchwork plutôt que création originale, l’album n’en présente pas moins les ingrédients d’un produit bien ficelé. Nourries de références tant bédéphilesques que cinématographiques ou télévisuelles, l’ensemble se présente comme un condensé dynamique et distrayant qui possède de nombreux atouts pour s’imposer auprès des adolescents et des jeunes gens : vivacité, humour, second degré, sans oublier une pointe d’érotisme fort esthétique (dans cet album; les héroïnes féminines, aussi superbes que redoutables, dévoilent une partie notable de leurs charmes, à l’image de Moréa elle-même). La mise en page joue habilement de cases petites (souvent entre dix et douze par planche) qui permettent de détailler les scènes d’action, et qui contribuent, sans accélérer la lecture, à fixer des effets très cinématographiques. En outre, l’album se décompose en une série de séquences rythmées, brèves et riches de nombreux rebondissements. L’histoire se développe au demeurant simultanément sur quatre plans (sur mars avec Moréa, dans une station orbitale avec Terkio, à La Havanne où s’affrontent les trois directeurs de la DWC, et enfin, de manière mystérieuse, quelque part en Afrique où surgit un nouvelle menace). L’ensemble devrait séduire le plus grand nombre et attirer l’attention sur une série promise à de longs développements.
Joël DUBOS
MOREA TOME TROIS, LE FEU DU TEMPS d’Arleston, Latil et Labrosse, chez Soleil, 12,50 euros.






