Passionné par l’Histoire et ses faits méconnus, l’humaniste responsable de « La Vision de Bacchus », de « Florida » ou des « Illuminés » s’est acoquiné avec un très sérieux historien (Romain Bertrand, directeur de recherche au Centre d’études et de recherches internationales), afin que l’on entende la parole des Nahuas du Mexique colonial. Pour ce faire, dans cette très réussie démarche expérimentale d’écriture à quatre mains, les deux auteurs nous racontent la vie, après l’invasion espagnole, d’un prêtre franciscain qui, aidé par un Indien converti, a consacré un demi-siècle à l’établissement du Codex de Florence : quasiment 2 500 pages — et autant de dessins — pour préserver la souvenance du peuple aztèque promise à l’anéantissement.
Lire la suite...Sandman – Nuits éternelles

Associé à sept grands dessinateurs, Neil Gaiman explore les personnalités des sept Eternels, les personnages principaux de sa série culte.
Les Eternels sont sept : Mort (Death), Désir (Desire), Rêve (dream), Désespoir (Despair), Délire (Delirium), Destruction (destruction) et Destin (Destiny). Ce ne sont pas des Dieux, comme le souligne Neil Gaiman dans sa préface, ils sont là pour remplir leur tâche et se fichent bien qu ?on croie en eux ou pas. Les sept histoires qui composent Nuits Eternelles sont respectivement consacrées à chacun de ces sept frères et sœurs.
On le sait, Sandman, la série qui a contribué à la renommé mondiale de Neil Gaiman, a connu des fortunes diverses en France. Les éditions Delcourt, qui publient désormais cette grande saga mettant en scène le maître des rêves et disposent de l’intégralité des épisodes, ont intelligemment décidé de les faire paraître dans un désordre réfléchi, tout a fait légitime puisque chaque tome peut se lire indépendamment des autres.
Nuits éternelle, numéroté 11, est en fait un volume périphérique de la série (qui s’étend véritablement sur 10 volumes auquel s’ajoute quelques « extras »), récemment écrit par Neil Gaiman. Il permet aux lecteurs de découvrir les caractéristiques de chaque Eternel, aux travers de courts récits, tous illustrés par de talentueux dessinateurs dont le graphisme ne saurait dérouter les amateurs de la série, en réjouissant les passionnés de bande dessinée franco-belge, qui retrouveront avec plaisir Manara et Prado, aux côtés de Sienkiewicz, Fabry, Storey, Russel et Quitely, auxquels s’ajoute Mc Kean, concepteur graphique d’une des histoires.
Cet album à la narration et aux graphismes irréprochables se révèle donc un excellent vecteur de découverte de Sandman. Le rang des aficionados qui attendent avec passion les autres albums de cette série culte devrait sans aucun doute encore s’élargir. LT