Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...« C’est pas du Van Gogh mais ça aurait pu… » par Bruno Heitz

Quand il n’illustre pas des livres pour la jeunesse ou ne sculpte pas de petits objets en bois, Bruno Heitz réalise de succulentes et burlesques bandes dessinées douces-amères, aussi grinçantes qu’immorales. Sorti fin octobre, au milieu d’une déferlante de parutions (dont de nombreux « blockbusters »), cet opus haut en couleurs risquait de passer inaperçu : c’est pourquoi nous n’hésitons pas à le mettre bien en avant cette semaine !
Reprenant le personnage de Jean-Paul qu’il avait déjà mis en scène dans le non moins excellent « J’ai pas tué de Gaulle mais ça a bien failli » (voir « J’ai pas tué de Gaulle mais ça a bien failli »), cet auteur au trait minimaliste et au ton décalé dépeint, une fois de plus, cette société rurale d’une France de l’après-guerre qui vivait, sans le savoir, ses dernières heures.Notre héros, pas foncièrement mauvais mais quand même un peu marlou sur les bords, se cache chez sa tante de Lorraine, histoire de passer tranquillement l’hiver. Bien mal lui en prend, car il y va être confronté à un secret de famille bien enfoui ! Étant bien décidé à récupérer la fortune mystérieuse de feu l’oncle Georges, Jean-Paul qui, de toute façon, commençait à s’ennuyer un peu, va encore s’attirer des ennuis et pas des moindres !!! En effet, l’affaire va le mener en Arles où il met à jour un trafic de faux Van Gogh, organisé par des bonnes sœurs pas si catholiques que ça, car encore moins scrupuleuses que lui…
Entre polar et humour, cette enquête n’est pas avare en rebondissements de tous poils ! Même si le dessin ne peut pas vraiment être qualifié de virtuose, il est particulièrement efficace et la narration, toute en tendresse, contribue à cette délicate atmosphère surannée qui en fait son charme incomparable…
Gilles RATIER
« C’est pas du Van Gogh mais ça aurait pu… » par Bruno Heitz