Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Deadline » par Christian Rossi et Laurent-Frédéric Bollée

Basé sur des faits réels solidement documentés, sur fond de guerre civile américaine, ce western allégorique, introspectif et contemplatif, est aussi une réflexion sur les obstacles auxquels on se heurte dans son existence et ces barrières qu’on a souvent du mal à franchir : le racisme, l’homosexualité, la lâcheté, le cynisme, les scrupules, la mort… Un scénario vraiment original, en béton, enluminé par le graphisme puissant et tout en couleurs directes d’un spécialiste du genre, dont le talent n’est plus à démontrer…
L’expression « deadline » que l’on utilise abondamment aujourd’hui est née pendant la guerre de Sécession, dans le camp d’Andersonneville. Elle désignait une rambarde qui formait une ligne et délimitait cette gigantesque prison à ciel ouvert où les sudistes parquaient en masse leurs prisonniers nordistes. On tirait sans état d’âme sur tous ceux qui s’en approchaient : une véritable ligne de mort…
Un jeune gardien de dix-sept ans, élevé par un journaliste-imprimeur qui prônait l’abolition de l’esclave dans sa gazette, se retrouve dans le détachement chargé de transférer un groupe de soldats nordistes, dont un grand noir impressionnant qui trouble particulièrement le jeune garçon.
La découverte de son corps sans vie, torturé par ses officiers supérieurs, dont le futur fondateur du Ku-Klux-Klan, le décide à venger cet homme noir dont il ne connaît même pas le nom…
Cette surprenante histoire d’amour improbable se déroulant dans les décors gigantesques et panoramiques de l’Ouest américain confirme l’évidente maturité d’écriture de Laurent-Frédéric Bollée qui, ces derniers temps, multiplie les réussites : « Un long destin de sang » ou « Terra Australis », par exemple, en attendant le prochain « XIII Mystery » dessiné par Steve Cuzor… ; même si son histoire a été remarquablement réappropriée et mise en valeur par le cinématographique style détaillé et nerveux à la fois de son complice graphique Christian Rossi…
Gilles RATIER
« Deadline » par Christian Rossi et Laurent-Frédéric Bollée
Éditions Glénat (18,50 €) – ISBN : 978-2-7234-8946-1
C »est sûr que Monsieur Rossi dessine trés bien. Mais la couleur a tendance à masquer son trait, et la couleur jaune domine… Un peu dommage…