Après le succès de ses très réussis « Shangri-La » et « Carbone & Silicium » — où il explorait les théories des paradoxes temporels, puis les conséquences des progrès technologiques sur la détérioration de l’homme —, Mathieu Bablet (1) aborde le récit postapocalyptique dans sa nouvelle grande fresque de science-fiction proposée dans le Label 619 désormais hébergé par les éditions Rue de Sèvres. Dans un lointain futur, les insectes pollinisateurs ont disparu à la suite de bouleversements climatiques… et la Terre est devenue aride et stérile. Une biologiste a pour mission de retrouver les traces génétiques des abeilles, dans l’espoir de revenir au monde d’avant. Une fable écologique et initiatique, aussi complexe qu’envoûtante, qui nous donne furieusement envie d’aller de l’avant !
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Les adaptations d’?uvres littéraires en bande dessinées continuent d’alimenter les rayons bien surchargés de nos libraires, avec plus ou moins de bonheur !
Et celle de la longue et sinistre nouvelle de Russell Banks fait partie des heureuses surprises… : le dessinateur Grégory Mardon ayant particulièrement bien retranscrit, autant graphiquement que narrativement, la description minutieuse du monde des petites gens, croulant sous le poids d’une dure vie quotidienne, faite par cet écrivain américain (très actif sur le plan politique, il est surtout connu pour son « De beaux lendemains » adapté au cinéma par le canadien Atom Egoyan, film récompensé par le Grand prix du festival de Cannes, en 1997).
On remarquera que le trait caricatural du dessinateur est très efficace dans les gros plans qui s’attardent sur le visage ingrat de l’héroïne (Sarah Cole), alors que la narration, tout en retenue et en élégance, adopte un rythme posé qui nous laisse le temps de nous imprégner de cette atmosphère triste et pesante…
Lors d’une soirée de désœuvrement, un jeune avocat exceptionnellement beau s’attarde, tranquillement, au Osgood’s Bar, après sa journée de travail. Il est abordé par une femme d’une quarantaine d’années, malheureuse mère de famille divorcée, qui relève ainsi le défi lancé par l’une de ses collègues de travail, avec qui elle était venue boire un verre avant de retourner dans son triste foyer. Conversant autour d’un verre, le bellâtre se retrouve inexplicablement attiré par cette femme désespérée, au physique peu engageant, et qui n’est qu’une pauvre manutentionnaire travaillant dans une imprimerie.
Comment le jeu de la séduction va-t-il pouvoir fonctionner entre ces deux êtres totalement opposés ? Et, au final, le beau gosse acceptera-t-il de se montrer publiquement avec Sarah Cole ou restera-t-il confiné dans une intimité où personne ne sera là pour le juger ?
Gilles RATIER
? Sarah Cole : une histoire d’amour d’un certain type ? par Grégory Mardon d’après Russell Banks
Éditions Futuropolis (17 Euros)