Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Perico T1 » par Philippe Berthet et Régis Hautière

« Perico », c’est « perruche » en espagnol, mais « cocaïne » en argot cubain, car c’est à Cuba que commence, en 1958, le diptyque concocté par Hautière et Berthet, plus exactement dans un night-club de La Havane qui porte mal son nom : le « Sans-Souci » !
Une bonne histoire policière commence souvent par un règlement de compte, ainsi « six coups de feu claquent dans la nuit », comme dit la quatrième de couverture, mais ce commencement n’est qu’une fin. Il faut donc tout reprendre « quelques jours plus tôt » et rencontrer le charmant Joaquin, le narrateur, qui brosse un paysage politique dominé par Batista en lutte avec les castristes.
Joaquin est alors serveur au « Sans-Souci », le genre propre sur lui, élégant, souriant, sympathique, le genre qui ne devrait pas tomber sous le charme de la maîtresse du parrain local, surnommé Santo Trafficante (tout un programme !). Du coup, tout se complique pour le jeunot bien tranquille, d’autant qu’un malheureux hasard lui colle rapidement dans les pattes la sublime maîtresse du gangster, Elena de la Luz. Et ce, au moment même où son frère Carlos refait surface avec une valise bourrée de billets. Carlos, lui, est engagé, le genre à prendre des risques, le genre terroriste. Dans ce monde gangrené par la corruption et par la délation, un tel frère est une grenade dégoupillée et il n’y a qu’une issue : la fuite, ce que propose Joaquin à Elena en lui enjoignant de quitter Cuba pour rejoindre… Hollywood !
Malgré une grosse ficelle (ce que sait et transmet le barman, planche 44), une histoire dessinée par Berthet est toujours bonne à prendre, surtout quand on y retrouve cette élégance du trait et la subtilité des découpages dont il a le secret, le tout colorisé par une Dominique David efficace. Ce titre inaugure la collection Ligne Noire dédiée au polar et que seul Berthet dessinera.
Alors en route pour Hollywood et bon voyage !
Didier QUELLA-GUYOT ([L@BD->http://www.labd.cndp.fr/] et sur Facebook).http://bdzoom.com/author/didierqg/
« Perico T1 » par Philippe Berthet et Régis Hautière
Éditions Dargaud (14, 99 €) – ISBN : 978-2-5050-1926-8
Trés agréable, cette BD. Berthet plus Hautière, un nouveau tandem gagnant? Le dessin de Berthet a ses qualités, mais elles n’avaient pas été si évidentes depuis quelques années. Un bon scénario, et ça repart!
Si vous ouvrez ce super polar très bien scénarisé et au dessin magnifique, vous ne pourrez plus le refermer avant la dernière page. Et dire qu’une deuxième partie et annoncée !!! Berthet toujours au sommet.