Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Microcosme » par Manu Larcenet

En regardant la couverture et en parcourant l’ouvrage vite fait, on dirait qu’on a entre les mains un livre pour enfants… Mais on se rend vite compte qu’il n’en est rien ! Le « Microcosme » de Larcenet est au contraire un livre féroce porté par un humour noir qui ne fait pas forcément dans la dentelle… Un album de strips où des taches parlent en débitant des énormités acérées…
Le principe de « Microcosme », ce sont donc des taches d’encre ou de peinture qui prennent vie et deviennent les personnages de strips où elles échangent entre elles des propos assez saugrenus. Esthétiquement, c’est très beau, et peut-être justement parce qu’il y a là une dimension graphique forte qui tendrait vers un certain intellectualisme, Larcenet a décidé de dynamiter la forme par le fond, faisant dire les pires choses à ces taches qui le sont – des taches – dans tous les sens du terme. En effet, on ne peut pas dire qu’elles brillent par leur intelligence, faisant preuve de machisme, de racisme, de violence, de bêtise, disant des choses tout à fait déplacées avec un humour gras et un aplomb symptomatique aux crétins. Certaines sont même carrément psychopathes ou totalement dégénérées, mais elles continuent de pérorer, avec aussi peu de conscience qu’un Shadok…
Les thèmes du dysfonctionnement du couple, du sexe, de la maladie, de la folie meurtrière, de l’accident nucléaire, du nationalisme et même de la fin du monde sont récurrents, toujours exprimés sous un angle édifiant qui fait autant rire qu’il consterne… Drôle d’album, donc, tout en contrastes, apte à ravir les esthètes autant que les amateurs de blagues lestes, ce qui n’est pas si fréquent ! Comme d’habitude, Les Rêveurs nous proposent un ouvrage de très belle facture, en grand format étroit et sur beau papier, superbe écrin pour cette accumulation de gags qui fait réellement tache dans le politiquement correct…
Cecil McKINLEY
« Microcosme » par Manu Larcenet
Les Rêveurs (15,00€) – ISBN : 979-10-91476-45-4