Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« L’Été Diabolik » par Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen

Trois ans après le remarquable « Souvenirs de l’empire de l’atome », se déroulant dans l’univers de la science-fiction des années 1950, la collaboration de Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse se poursuit magistralement durant la Guerre froide. Cet « Été Diabolik » nous entraîne dans le monde de l’espionnage et l’atmosphère des 60’s.
Été 1967, Antoine à 15 ans et passe ces vacances avec son père, industriel souvent absent, dans ce qui s’appelle encore les Basses-Pyrénées. Deux jours d’événements rocambolesques marqueront à jamais le jeune homme.
Il y aura ce match de tennis amateur, pendant lequel Antoine bat Érik qui deviendra le compagnon de ces vacances. La récompense du match étant un repas dans un restaurant réputé, Antoine y invite son père. Ce dernier y croise Edmond de Noé, un homme travaillant apparemment pour les services secrets français.
De cette entrevue découlera la rencontre d’Antoine avec Joan : séduisante jeune Américaine, résidant chez les De Noé et potentiellement détentrice d’un important secret. Viendra ensuite les apparitions d’un intrigant individu vêtu d’un collant noir, rodant autour du père d’Antoine et qui entraînera sa mystérieuse disparition.
Quelques années plus tard, Antoine racontera cet été dans un roman. La sortie de son ouvrage lui apportera des réponses quant à l’énigme que fut son père.
C’est un vrai bonheur de se plonger dans cet album imaginé par Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse. Les auteurs rendent admirablement bien l’ambiance de cette époque, nous entraînant dans un Swinging Biarritz.
Antoine y découvrira, dans une ambiance de scopitone, Procol Harum, les drogues douces et surtout son premier amour. C’est à travers le prisme de la culture pop de ces années-là et de ses lectures (Pilote, Diabolik) qu’il comblera ses interrogations sur le monde des adultes et la disparition de son père.
On imagine sans peine le plaisir pris par Alexandre Clérisse à transposer au travers de son dessin l’atmosphère des 60’s pour d’illustrer ce récit d’initiation mélancolique et profond écrit par Thierry Smolderen.
Et pour continuer ce véritable comic trip , les auteurs nous offrent en fin d’album, un dossier sur la genèse de « L’Été Diabolik ».
Brigh BARBER
« L’Été Diabolik » par Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen
Éditions Dargaud (21,00 €) – ISBN : 978-2-205-07345-4