BD voyages

Si vous aimez les îles, si vous aimez les paysages colorés qu’elles déploient, si vous les aimez qui plus est isolées, peuplées de ses seuls pécheurs et de quelques êtres un peu mystérieux – sans oublier les chiens -, alors « L’Île », l’album que nous offre Mayte Alvarado, est pour vous !

Déjà six numéros de Carnets d’ailleurs disions-nous en juillet dernier ici-même à propos de cette revue sous-titrée Voyages dessinés. Eh bien, l’aventure continue avec les n° 7 et 8 qui donnent aux carnets de voyage(s) toute leur place pour « montrer le monde avec l’œil bienveillant des carnettistes les plus talentueux de France et d’ailleurs », grâce à l’indéniable diversité des sujets et des contrées visitées, grâce aussi à la variété et la beauté des illustrations. Illustrations, certes, mais également bandes dessinées : le tout « garanti sans IA ».

« La Vallée des oubliées » part du principe que des femmes se sont regroupées et organisées pour régir, ensemble, un camp retranché loin des hommes, loin de tout. On est dans le Missouri, au XIX^e siècle (à une époque où les cow-boys font la loi, souvent entre eux) et Clark, le héros de ces pages, en sait quelque chose. Il a été l’un d’eux, un outlaw…

Autant le dire tout de suite, « Detroit Roma » est plus qu’une bande dessinée ! Avec au programme 352 planches réalisées dans différents styles graphiques à l’aquarelle, gouache et Bic, Elene Usdin et Boni (son fils) signent un livre incomparable et fascinant, qui alterne des séquences se situant entre Detroit, dans le Michigan, et Roma, en Géorgie. Bref, un road-trip de près de 3 000 km…

Les hivers peuvent être sévères du côté de Montréal, mais ce sera bien pire en temps de catastrophe nucléaire. C’est tout le sujet de ce récit d’anticipation qui nous plonge dans un univers congelé, où rodent d’étranges habitants… et Flavie : une héroïne heureusement dynamique. Et, pour tout dire, quelquefois, étrangement dynamique !

Eva Rojas, le retour ! Eva Rojas est psychanalyste, mais on sait depuis le précédent album, « Je suis leur silence », qu’elle a la parole facile, le délire coutumier et la dérive aisée. Bref, qu’elle est insaisissable ! Alors, quand elle se met à jouer les détectives, dans ce « Je suis un ange perdu », rien ne va plus ! Et c’est précisément là que cela nous va très bien !

En jouant sur le titre de la pièce de Tennessee Williams « Un tramway nommé Désir », Dominique Osuch s’attache à nous construire un portrait haut en couleurs de l’artiste mexicaine Frida Kahlo. Haut en couleurs : ce n’est pas peu dire, tant la réalisation graphique est volontairement picturale et polychrome avec des doubles pages, ici et là, très inventives…

Étonnant, le nouvel album de Cosey ! Dès lors qu’on le feuillette à la recherche du récit donnant son titre, on découvre d’abord une introduction sur le papier découpé traditionnel suisse, puis un prologue de huit planches réalisées par la dessinatrice Maou, suivi d’un carnet d’esquisses de Cosey himself. Enfin, enfin, commence « Yiyun » page 41…

On connait l’expression « république bananière », mais derrière cette étiquette se cache d’abord une histoire, peu reluisante, celle effectivement du commerce des bananes par de grandes multinationales – notamment la plus célèbre, la United Fruit Company – qui ont exploité et corrompu sans compter (sauf leurs bénéfices !) les pays d’Amérique centrale…