Un premier voyage dans les Terres australes et antarctiques françaises — retranscrit dans le très bel ouvrage « Voyages aux îles de la Désolation » — n’a pas rassasié le dessinateur Emmanuel Lepage (1) : 12 ans après, en 2022, il embarque à nouveau pour les îles Kerguelen. N’ayant pas pu, lors de sa première excursion, vivre au plus près le quotidien de tous ceux qui travaillent sur cet archipel au relief montagneux d’origine volcanique, situé au sud de l’océan Indien, il y reste cette fois-ci deux mois et demi : s’attachant donc plus aux personnes qui partent avec lui, tout en montrant les changements déjà à l’œuvre sur la nature, en raison du réchauffement climatique. Du beau, écologique et humaniste, voire quasiment poétique, récit de voyage en BD !
Lire la suite...Le 1 : de Forton à Tardi…
Lors de sa fondation voici trois ans par Henry Hermand, Éric Fottorino, Laurent Greilsamer et Nathalie Thiriez, la revue Le 1 a fait sourire la profession en ces temps difficiles pour la presse. Et pourtant elle est toujours là, et plutôt en bonne forme.
Cet hebdomadaire indépendant, proposé sur une seule page de format 82 cm x 60, pliable en 16 pages, a toujours accordé une place de choix au dessin, avec la collaboration régulière de Jochen Guerner (« Repères »), Céline Devaux (strip) et de l’illustrateur Stéphane Trapier. 
Une solide équipe de journalistes apporte un regard inédit sur l’actualité, parfois épaulée par les citations de grands anciens : Michel Audiard ou Jean Anouilh dans sa dernière livraison.
Les amateurs de cyclisme n’ont pas oublié les numéros hors série consacrés à la « petite reine » illustrés par Lax.

Deux numéros retiennent notre attention cette semaine. Le numéro 146, qui illustre le thème de la corruption avec des images de Louis Forton extraites de l’épisode « Les Pieds nickelés ministres » (1912), réédité par Hachette Collections en 2015.
Le second, hors série XL, présente 32 pages sur le thème passionnant « 1917, le temps des mutineries ».
Il propose une couverture de Nicolas Vial, des illustrations de Stéphane Trapier, la page de Jochen Guerner et surtout un poster géant en couleurs format 80 x 112 cm signé Jacques Tardi.
Une signature tout indiquée pour illustrer la « boucherie industrielle » que fut la Première Guerre mondiale. Le thème de cette affiche lui a été inspiré par l’histoire du 128e régiment d’infanterie, dont une cinquantaine de soldats refusèrent de monter au front le 21 mai 1917. C’est évidemment indispensable à tous ceux qui apprécient l’œuvre de Tardi, d’autant plus que les textes tranchent avec les habituels dossiers sur le sujet des mutineries, souvent pudiquement « oubliés » par de nombreux historiens.
Henri FILIPPINI
Le 1, n° 146 (2,80 €), Le 1 XL, n° 13 (4,90 €) : en kiosques (www.le1hebdo.fr).



















