Par une opération surnaturelle, une trentenaire de nos jours se réveille dans le corps de la libraire new-yorkaise Tabatha Sands, au mois d’octobre… 1959 ! Après avoir repris ses esprits, elle décide de s’accommoder de cette curieuse situation et s’apprête à attaquer une nouvelle journée de jeune citadine, en compagnie de ses deux colocataires à la recherche d’emplois. Elle accompagne l’une d’elles à un casting et est choisie pour jouer la mascotte de Greenwich Village. Désormais affublée d’un costume de sorcière, elle va être confrontée au machisme de l’époque et se retrouver impliquée, puisque nous sommes en pleine guerre froide, dans une affaire d’espionnage : un jouissif récit rocambolesque réalisé volontairement sous contraintes feuilletonesques…
Lire la suite...Le crime à la Une chez Glénat…

En ce printemps un peu frileux, le crime frappe au moins deux fois aux éditions Glénat ! De quoi satisfaire tous ceux qui apprécient ce thème, cher aux auteurs de bandes dessinées amoureux d’ambiances sombres. Ces polars permettent d’autant plus de s’évader de notre quotidien que leurs actions se déroulent à des époques éloignées de la notre.
Pigalle, en novembre 1954, sert de cadre au diptyque « Les Miroirs du crime » : repaire à l’époque des malfrats qui hantaient la capitale.
Guy, honnête propriétaire du club La Perle noire, sur le point d’en acheter un second, vient de retrouver son frère Vincent, de retour d’Indochine.
Au cours d’une fusillade, Vincent reçoit la balle qui lui était destinée. En homme d’honneur, Guy se lance alors sur les traces de l’assassin : l’occasion de renouer avec un passé trouble.
Noël Simsolo et Dominique Hé, après avoir signé chez le même éditeur le troublant « Porhollywood », proposent un récit noir, clin d’œil aux films de Jean-Pierre Melville, peuplé de personnages hauts en couleur.
Excellente initiative : les deux volumes sont publiés en avril et en août (13,90 € chacun), histoire de ne pas mettre trop longtemps à rude épreuve la patience des lecteurs.
Après la bande dessinée, la peinture, l’architecture et la sculpture, ce sont le cinéma et la littérature qui servent d’argumentaire aux deux nouveaux albums de « L’Art du crime » : ingénieuse série en neuf volumes concoctée par Olivier Berlion et Marc Omayer.
« Le Rêve de Curtis Lowell » nous invite à rejoindre Hollywood en 1939.
Alors qu’ils terminent le tournage de leur nouveau film, Frank et Art Blumenfeld découvrent le nom de Curtis Lowell au détour d’un strip publié par un quotidien.
Un an plus tôt, ils avaient été contraints de stopper le tournage d’un western prometteur, juste après l’assassinat d’un figurant indien, tué dans un accès de folie par… Lowell, alors dessinateur de plateau : une incursion nostalgique dans le monde du cinéma mise en images par l’excellent Karl T. (« La Cuisine du diable », « La Poussière des anges »).
Le sixième tome – « Par dessus les nuages », annoncé pour la fin du mois de juin — évoque le destin de Jonathan Ridges, jeune employé d’une maison d’édition londonienne, désespéré par la mort accidentelle de sa fiancée.
Il est envoyé en 1905 en Russie, par son employeur, afin de prendre livraison du manuscrit de Dimitri Alecchinsky, un poète révolutionnaire.
Bien malgré lui, Jonathan devient la cible de la sanglante police secrète du tsar… : un récit mouvementé sur fond de Révolution russe, mis en images par Fabrice Druet (« Methraton » avec Froideval).
Neuf arts, neuf crimes, une vie. Le concept de « L’Art du crime » (13,90 € pour chaque album) est une fois encore pleinement respecté.
Henri FILIPPINI