Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
Lire la suite...« La Religion T2 : Orlandu » par Luc Jacamon et Benjamin Legrand, d’après Tim Willlocks

L’un des plus grands sièges de l’Histoire sert de cadre à ce récit épique, haut en couleur et aux personnages forts. Luc Jacamon, jusqu’alors catalogué comme excellent dessinateur de polars, réussit de belle manière son entrée dans la bande dessinée historique.
Malte, mai 1565. Les chevaliers chrétiens de l’ordre des Hospitaliers, également nommé La Religion, s’apprêtent a affronter Soliman le Magnifique et ses 45000 « Lions de l’Islam ». Réfugié dans les places fortes du Borgo assiégées, La Valette, le grand maître de l’ordre, est entouré par une maigre troupe composée de chevaliers, de mercenaires et de la milice maltaise. Fils d’un forgeron saxon, janissaire de Soliman pendant treize ans, mercenaire puis vendeur d’armes et d’opium, Mattias Tannhauser accepte de quitter sa taverne de Messine pour se rendre à Malte, en compagnie de son ami l’anglais Bors. Ils accompagnent la comtesse Carla de la Penautier et son amie la belle Amparo aux yeux vairons. La noble dame recherche son fils Orlandu qui lui a été retiré dès sa naissance, fruit d’une liaison coupable avec un mystérieux prêtre.
Juin 1565. Devenu l’amant d’Amparo, Tannhauser défend le fort Saint- Elme qui fait face à Malte et que les Ottomans de Soliman tentent de conquérir. Alors qu’il ignore encore ses nobles origines, Orlandu di Borgo, jeune garçon des rues, combat aux côtés de Mattias afin de défendre vaillamment le dernier rempart de la chrétienté.
Ce récit épique et violent est annoncé par les éditions Casterman en quatre volumes, d’après le best-seller de Tim Willocks (« Bad City Blues », « Dogs Lands », « Les Rois écarlates », « Les Douze enfants de Paris »), « The Religion », publié en 2006 aux États-Unis. L’oeuvre est habilement adaptée par Benjamin Legrand (« Tueurs de cafards », « Requiem Blanc », « L’Or et l’esprit ») et fidèle à l’histoire originale.
Après avoir animé, sur un scénario de Matz et pendant deux décennies, les tribulations du fameux « Tueur », Luc Jacamon abandonne notre monde contemporain pour les champs de batailles du seizième siècle. La pagination importante des albums, qui comptent quelques 80 planches, lui permet de proposer des double-pages de batailles particulièrement spectaculaires, sanglantes et grouillantes de personnages. Son trait réaliste et vivant, ses couleurs chaudes, sa mise en pages dynamique, font de « La Religion » une série phare de ce début d’année. L’album de grand format (24 x 32 cm) est superbe, l’impression parfaite, un véritable régal pour ceux qui apprécient les bandes dessinées réalistes et classiques.
Henri FILIPPINI
« La Religion T2 : Orlandu » par Luc Jacamon et Benjamin Legrand, d’après Tim Willocks
Éditions Casterman (16,50 €) – ISBN : 9 782203 097 155