Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« L’Été fantôme » d’Elizabeth Holleville

Avec son 2ème album, Elizabeth Holleville livre un sensible et très attachant conte initiatique hors-norme, à la fois fantastique et intimiste.
Comme tous les ans, Louison, 10 ans, sa sœur et ses cousines passent leurs vacances d’été sous le soleil éclatant du sud, dans la maison de leur grand-mère, en bord de mer. La vieille dame, qui n’a plus toujours toute sa tête, occupe son temps avec son chien Rodin. Malheureusement pour elle, qui se faisait une joie de retrouver tout son monde, Louison constate rapidement que les autres filles, plus âgées, ont désormais des préoccupations adolescentes qui ne la concernent pas.Commence alors pour elle un été chargé d’ennui et de déambulations solitaires, jusqu’au jour où elle rencontre le fantôme de sa grand-tante Lise, morte 60 ans plus tôt…
LE récit devient alors tourbillonnant, au climat étrange et aux émotions multiples, conciliant les aventures de la gamine et de son amie aux mystérieux pouvoirs, réels ou fantasmés, l’apprentissage des émois et désarrois adolescents pour les plus grandes, et la vie qui s’éteint doucement dans l’univers de la grand-mère.
L’autrice, qui évite le piège du déjà-vu stéréotypé sur la fin de l’enfance, n’hésite non seulement pas à s’étirer dans l’espace et jouer des silences et des sensations, mais aussi à déployer son récit dans la durée, avec un rythme croissant, qui finit follement, comme souvent la dernière partie des vacances des adolescents.
À sa mesure personnelle maitrisée, Elizabeth Holleville installe et développe, en parallèle, les dimensions fantastique et intime de son histoire. Son graphisme clair, sa mise en scène dynamique et son découpage large (les planches ne font pas plus de 6 cases), enluminés de couleurs chaudes, épaulent un récit graphique abouti et captivant, dont la richesse et l’universalité des propos sur la vie et la mort séduiront, à des niveaux différents, le public le plus large.
Laurent TURPIN
« L’Été fantôme » d’Elizabeth Holleville
éditions Glénat, collection 1000FEUiLLES( 25 €) – ISBN : 9-782344-019122