Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
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Le comics , en dehors des super-héros, de la comédie, de la science-fiction ou du fantastique, c’est aussi le thriller. Nick Spencer, auteur bankable de nombreuses séries Marvel, dont les « Avengers », s’est engagé dans un nouveau polar rigolo où deux flics losers n’envisagent pas autrement leur travail qu’en jouant à fond leur coté ripoux.
Roy et Mac sont deux partenaires de la police de New York. Deux branques qui ne trouvent rien de plus intelligent que de se masquer et réaliser un braquage dans un hôpital pour vieux afin de récupérer quelques dollars planqués dans la chambre d’un patient en soins intensifs (un tuyau de l’infirmière qui a tricoté avec l’un d’entre eux). Mais en dehors de ce plan foireux programmé de leur propre initiative, nos deux compères « travaillent » aussi à l’occasion pour Josh, un (vrai) truand local. Et le nouveau plan passage de drogue à l’aéroport qu’il leur suggère, afin de le rembourser de diverses dettes, n’est pas aussi simple que ça….Nick Spencer écrit comme un dialoguiste de cinéma et son récit fait penser à de nombreuses références. « Miami vice », « 48 heures », « Pulp Fiction », « The Big Lebowsky », « Jackie Brown », « Very Bad Trip » viennent à l’esprit, mais on pourrait sans doute aussi rajouter à cette liste un film presqu’homonyme : « The Big Fix » (1978). Car si le terme anglo-saxon désigne une dose de drogue dure, il fait aussi allusion, comme dans cette deuxième adaptation d’un roman de Roger L. Simon, à une affaire de dupe. Ce qui n’est pas loin de désigner les activités illicites de nos deux acolytes.
Ce petit côté « déjà vu » pourrait être rébarbatif, mais le scénario et les personnages possèdent suffisamment d’originalité et d’humour pour rendre « The Fix » attachant. La bêtise de ces deux anti héros est telle que l’on se demande jusqu’où ira leur démesure.
Le dessin de Steve Lieber, un peu alternatif, que l’on avait pu apprécier dès 2009 sur le très étonnant et réussi diptyque thriller « Whiteout » (avec Greg Rucka au scénario, chez Akileos), a été vu depuis, autant chez DC (« Batman ») que chez Marvel (« Hawkeye », « Spider-Man »), ou même Bliss, puisqu’il a participé à la série « Quantum & Woody Must Die ». Une autre preuve de son implication dans des projets, sinon barrés, en tous cas souvent à la touche originale.
Une bonne surprise, rafraichissante, bien que très inspirée par le cinéma, dont on lira la suite avec plaisir.Franck GUIGUE
« The Fix T1 : De l’or pour les branques » par Steve Lieber et Nick Spencer
Éditions Urban comics (10 €) – ISBN : 9791026813033