Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Bananas n° 11 : un an déjà !

C’est toujours avec un grand plaisir que nous voyons arriver un nouveau numéro de Bananas, la revue critique de la bande dessinée animée par Évariste Blanchet. Une parution d’autant plus attendue qu’elle est annuelle. Une fois encore le lecteur ne sera pas déçu, tant le sommaire éclectique et riche va à la rencontre de toutes les formes de la bande dessinée.
Le gros morceau, quarante pages sur cent, c’est un long entretien avec la fort discrète dessinatrice Jeanne Puchol. Née en 1957 en région parisienne, élève des Arts Déco, elle publie son premier album, « Ringard ! », chez Futuropolis, éditeur dont elle deviendra une habituée. Travaillant sur des sujets pointus, elle demeure peu connue malgré une bibliographie de qualité, des collaborations avec d’importants supports et la co-fondation en 2007 de l’association Artémisia. Une passionnante et riche rencontre d’Évariste Blanchet avec une auteure à découvrir sans délai pour ceux qui ne la connaissent pas.
Dominique Petitfaux dénonce le peu d’entrain de la part des historiens et exégètes de la bande dessinée à évoquer les bandes dessinées populaires, entrain encore moins grands lorsque les auteurs n’appartiennent pas à la période de leur jeunesse. Cher Dominique c’est bien vu mais c’est un peu enfoncer une porte grande ouverte, tant ces gens-là, auxquels j’ajouterais nombre de journalistes, sont effrayés par tout ce qui est populaire. C’est d’ailleurs vrai pour tous autres les domaines artistiques et plus particulièrement le cinéma.
Pierre-Gilles Pelissier s’arrête sur « La Femme insecte », manga remarquable réalisé par le maître Osamu Tezuka en 1970 pour le magazine Playcomic, traduit en France en 2009 par Casterman. C’est sur un vieux héros de l’âge d’or de la bande dessinée américaine que Jean-Jacques Lalane se penche, Barney Google, créé en 1919 par Billy DeBeck et dont on connaît en France surtout la reprise par Fred Laswell longtemps publiée dans le Journal de Mickeysous le titre « La Famille Gloup Gloup ». Une édition de qualité des travaux de DeBeck serait la bienvenue. Suite de la découverte des riches archives du dessinateur (et syndicaliste) Pierre le Goff avec l’ouverture d’un dossier où il est question de la rémunération des dessinateurs du quotidien France-Soir. C’était déjà pas simple à l’époque ! Manuel Hirtz profite des 70 ans de « Tex Willer » pour revenir sur la création de ce western fleuve né de l’autre côté des Alpes. Enfin retranscription d’une rencontre organisée à Paris à l’occasion du salon SoBD en 2017, consacrée à la bande dessinée suisse, plus riche qu’on l’imagine.
Vous l’avez compris cette onzième livraison de Bananas ne doit pas vous échapper si vous vous intéressez à l’histoire de la bande dessinée (108 pages, 12 € (abonnement 20 € pour deux numéros), 22 boulevard du Général Leclerc, B 5, 95100 Argenteuil, www.bananas-comix.fr, diffusion : Makassar).
Henri FILIPPINI