Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Le Detection Club » : fable policière et comédie loufoque à la fois…

Avec ce deuxième volet de sa trilogie anglaise décalée, et donc après son délicieux « Opération Copperhead » (1), Jean Harambat continue d’exploiter la veine de l’humour british et de la comédie débridée avec intelligence et humour, embrouillant, finement, réalité et fiction.
Le très select Detection Club, fondé à la fin des années 1920, a bien existé. Il regroupait une vingtaine d’écrivains à énigmes britanniques, dont les célèbres Agatha Christie, G. K. Chesterton, Dorothy L. Sayers, le major A. E. W. Mason, la baronne Emma Orczy, le père Ronald Knox… et même un Américain : John Dickson Carr.
Lors de l’intronisation de cet ingénieux spécialiste des énigmes en chambre close, un milliardaire aussi euphorique qu’exaspérant invite nos fins limiers représentatifs de l’âge d’or du roman policier sur son île déserte des Cornouailles. Il tient à leur présenter son invention : un automate en ferraille, mais à l’allure humaine, qui, après avoir avalé les données d’une énigme, peut aussitôt livrer le nom du coupable.
Cependant, après le meurtre invraisemblable de leur hôte, même si le détecteur en fer blanc va évidemment livrer sa solution, cette dernière ne coïncidera pas vraiment avec les sept autres propositions de nos feuilletonistes anglophones…
Avec délicatesse et subtilité, l’auteur des « Invisibles » ou d’« Ulysse, les chants du retour » (2), confirmant ici son habileté pour la pratique d’un graphisme ligne claire frénétique, tricote en toute liberté un judicieux jeu de piste : un scénario aussi absurde qu’inventif mis en valeur par des dialogues pour le moins incisifs.
Voilà une enquête vraiment pas comme les autres qui nous donne sacrément envie de lire ou de relire les classiques du polar anglais ou de revoir les films de Billy Wilder, comme « La Vie privée de Sherlock Holmes », par exemple.
« Le Detection Club » par Jean Harambat
Éditions Dargaud (19,90 €) — ISBN : 978-2205079432
(1) Voir : « Opération Copperhead » par Jean Harambat.
(2) Voir : Exposition « Ulysse les chants du retour » à Blois…, « Ulysse, les chants du retour » par Jean Harambat et Jean Harambat, primé aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois 2009.
Mon retour de lecture : j’ai adoré ^^
C’est vraiment dans la même veine qu’Opération Copperhead, peut-être même un peu plus facile d’accès. Je ne sais pas si cela vient du fait que j’étais plus reposé ou bien du récit en lui-même, mais j’ai trouvé ça vraiment très fluide, alors que la lecture de son précédent album m’avait demandé un peu plus de concentration pour rester dedans.
On retrouve donc beaucoup de similitudes entre ces deux albums, à commencer par le personnage de Chesterton qui est animé d’une façon très similaire à Peter Ustinov. Cela vient peut-être du fait que parmi tous les romanciers cités, je ne connaissais moi aussi qu’Agatha Christie. Donc, je projette bien plus facilement et volontiers mon imagination sur les autres qui sont vierges de tout passif dans mon esprit.
Le cadre de l’action, cette villa moderne que n’aurait pas reniée Will dans ses dessins, est superbe et mise en valeur tout au long de l’album. Elle me plait beaucoup et participe aussi au charme du récit. J’ai d’ailleurs choisi la couverture Canal BD pour en profiter un maximum.