Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Le Col de Py » : une histoire de survies, remarquablement tirée d’événements sensibles vécus par le dessinateur de « Châteaux Bordeaux »…

Espé — Sébastien Portet de son vrai nom — n’est pas que le talentueux illustrateur de la grande saga vinicole conçue par le scénariste Corbeyran, il est aussi l’auteur complet d’ouvrages plus intimistes comme « Le Perroquet » publié chez Glénat en 2017 (où il mettait en scène la bipolarité de sa mère) et cet émouvant « Col de Py », proposé par le toujours très intéressant label Grand Angle du groupe Bamboo.
Ayant le besoin viscéral de raconter un autre moment difficile de sa propre existence et de le graver sur le papier, Espé nous a concocté un récit dense, à la profonde humanité, sur la transmission d’amour et de vie entre deux êtres.
Sa narration, fluide et linéaire, est sublimée par un expressif graphisme semi-caricatural légèrement décalé et un découpage très dynamique : le lecteur étant conquis dès les premières pages de cette évocation poignante d’un croisement de vies…
L’annonce d’une grave malformation cardiaque à la naissance de son deuxième enfant, Louis, a d’abord terrassé le dessinateur et sa compagne (devenus Bastien et Camille dans l’album). Heureusement, le parcours du combattant qui a ensuite été le leur a été épaulé par un homme incroyable, qui était pourtant à bout de forces : Pablo, le père de Camille, lequel viendra les soutenir, malgré le cancer qui le rongeait petit à petit.
Il va être présent trois jours par semaine, du mardi au jeudi soir, car ses séances de chimiothérapie sont le lundi, pour soulager le couple. Cela lui permet de penser à autre chose, de pouvoir passer du temps auprès de ses petits-enfants en partageant avec eux jeux, tendresse et amour, mais aussi de se sentir utile dans les derniers instants de sa vie…
« Le Col de Py », titre énigmatique qui sera explicité à l’ultime page de ce bouleversant ouvrage, est également un bel hommage aux soignants : à ces femmes et ces hommes dévoués pour le bien-être de leurs patients, et qui sont en première ligne en cette période de pandémie.
« Le Col de Py » par Espé
Éditions Grand Angle (17,90 €) — EAN : 978-8189-7617-3
Espé, est-ce lui qui a commis ce méchant dessin de M. Rousse dans l’huma ? Si oui, qu’est-ce qui lui a pris ? Comment peut-on faire des livres sensibles comme celui-ci, et se compromettre ensuite dans la caricature bas-de-gamme de la presse à sensation ?
Très simple, mister Patydoc! Si c’est le même Espé (probable), il n’a à l’Huma illustré qu’un dessinn de commande, initié par un scénariste. Donc d’un coté un album sensible, comme vous dites, de l’autre un dessin à l’humour gaulois, pour ne pas dire lourdingue. Rien de vraiment choquant, le dessin n’aurait pas fait de vagues il y a vingt ans dans Charlie-hebdo ou autre, mais les codes ont changé, on ne plaisante plus avec ce genre de choses, ni beaucoup d’autres.
Si vous aimez la censure, qu’elle soit éditoriale ou volontaire, apprétez vous au pire dans les années qui viennent….
C’est bien le même Espé – on reconnait le style de dessin (il illustre brillamment la saga sur le vin de Corbeyran par ailleurs )! Le dessin n’est pas de commande, mais bien sorti de son imagination (Vayer fait son article, et Espé l’illustre comme il le souhaite) ; on voit sur « google image » les autres dessins de la série … franchement, y’a mieux (je parle de l’inspiration, et non du style des dessins) … Et en effet, c’est assez beauf’, rien à voir avec Charlie-hebdo de Cabu et consorts.
Le dessin d’Espé avait toute sa place dans l’Almanach Vermot! Du coup, dans l’Huma, ça tourne au vinaigre, ou si vous préférez, à l’Espé rance…