Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Cahiers Baudelaire 3 » : sublime Yslaire !

Lorsque les éditions Dupuis ont proposé de présenter le work in progress du futur album de Bernard Hislaire, pardon Yslaire, les fidèles de l’auteur sont restés septiques quant aux délais de parution : tant ils sont habitués au soin porté à ses pages par le créateur de « Sambre ». Ils se sont trompés ! Le troisième chapitre des « Cahiers Baudelaire » est bien arrivé : une pure merveille, un bonheur pour les yeux.
Ce futur album de la collection Aire libre des éditions Dupuis sera proposé en librairie sous le titre « Mademoiselle Baudelaire ».
Il évoque l’intimité de la vie dissolue de Charles Baudelaire racontée dans une lettre adressée, après sa mort, par sa maîtresse Jeanne à la mère du poète : madame Aupick.
Créole, sans véritable nom ni date de naissance, Jeanne lui a inspiré ses plus beaux poèmes des « Fleurs du mal ».
Véritable muse sans cesse délaissée, puis reconquise, elle est à l’image de l’œuvre pornographique du maître, régulièrement condamné pour outrage aux bonnes mœurs.
Yslaire, grand admirateur du romantisme noir au XIXe siècle, nous, régale de ces images d’une sublime crudité et aux décors somptueux.
Ce troisième et dernier cahier, riche de 88 pages, présente les planches sous forme de fac-similés de la dernière partie du futur album, invitant à suivre le processus créatif du dessinateur avant l’encrage.
Esquisses parfois poussées alternent avec des pages moins avancées : l’ensemble, déjà lettré, permettant d’en suivre l’intrigue.
Plus de quatre ans ont été nécessaires au dessinateur pour mener à bien cet ouvrage monumental, dont la parution est annoncée en cette année du bicentenaire de la naissance de Baudelaire.
On peut en douter à la vue du travail qui reste encore à faire, mais ne doutions-nous pas déjà de la publication régulière de ces trois cahiers ?
Une chose est certaine, lors de sa parution, l’album fera date !
En attendant son arrivée en librairie, il est encore temps de se procurer les trois chapitres de cette version originale qui invite le lecteur dans les coulisses de sa réalisation. Ils deviendront très vite des collector très recherchés. Ce troisième ouvrage, proposé sous couverture intégra de format 237 x 310 mm et remarquablement imprimé au tirage limité à 2 500 exemplaires, est une pure merveille. Et son prix de vente est plus que correct.Belle revanche pour le jeune Bernard Hislaire qui, après avoir publié dans les pages de Spirou le remarquable « Bidouille et Violette »,
s’était vu refuser « Sambre » à l’époque jugé trop audacieux pour les éditions Dupuis.
Ce retour à la maison témoigne de l’évolution du catalogue depuis les années 1980.
Henri FILIPPINI
« Cahiers Baudelaire » T3 par Yslaire
Précision tout à fait justifiée quand on a lu ce troisième cahier : l’album ne s’appellera plus ‘La Vénus noire’ mais ‘Mademoiselle Baudelaire’. C’est vraiment sublime.