On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
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Point de départ : Sigmund Freud en a marre des rombières hystériques. Il décide de tester un continent neuf et d’exercer ses talents sur les garçons vachers. Il débarque donc en Amérique avec son fidèle assistant Igor, qui râle : …
Point de départ : Sigmund Freud en a marre des rombières hystériques. Il décide de tester un continent neuf et d’exercer ses talents sur les garçons vachers. Il débarque donc en Amérique avec son fidèle assistant Igor, qui râle : à Vienne, c’était la gloire et la belle vie, et les voilà dans un pays hostile, plein de scorpions et de tueurs mexicains. Sigmund, ce qui l’inquiète, c’est l’absence de divans. Pendant ce temps, le pauvre clébard Spot subit les pires sévices au pénitencier de Pessimistic Lines, spécialisé dans les chiens errants. Tous les dimanches, le curé leur rappelle pourquoi ils sont dans la mouise : ils n’ont pas d’âme. Donc, Spot veut une âme, qu’il va aller chercher auprès du chaman de Tacomo. Pour ce faire, il s’évade du pénitencier.
Notre avis : Après « Le chat du rabbin » de Sfar ou « Socrate le demi-chien » de Sfar & Blain, voici le chien Spot de Manu Larcenet. Mais si ce canidé à la recherche de son âme tient la vedette, Sigmund Freud est bien le personnage principal de ce nouvel album, signé en solo, du dessinateur des « Cosmonautes du futur » ou de « Lazarr ». Le psychiatre viennois, qui ne réve que de coucher sur le divan un authentique américain, voit, grace à l’analyse du cabot précedemment cité, arriver son heure de gloire. Au grand mépris de son assistant Igor, qui relève sans complaisance le ridicule de la situation. Débordant d’humour non-sensique, doté d’un graphisme dynamique et très expressif, Le temps de chien permet de passer un bon moment le sourire aux lèvres.
Le temps de chien, Editions Dargaud, Collection Poisson Pilote, 9,45€