Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Il y a Guyane et Guyane…

La Guyane est encadrée par deux fleuves : le Maroni à l’ouest, qui fait frontière avec le Suriname, et l’Oyapock à l’est, qui fait frontière avec le Brésil. De Saint-Laurent du Maroni, à l’embouchure, jusqu’aux entrailles de la forêt amazonienne, ce sont 600 kilomètres de cultures, de tribus, d’orpailleurs… que des auteurs qui y ont séjourné nous font partager dans « Maroni : les gens du fleuve »…
La Guyane, ce bout d’Amérique du Sud, n’a évidemment rien de commun avec la métropole, ou si peu : surtout quand on s’éloigne de Cayenne et qu’un vol d’une petite heure vous conduit à Maripasoula, voire au-delà, en pirogue. Dès lors, la diversité des langues, des croyances, des peuples et des activités clandestines (les chercheurs d’or) ou non sautent aux yeux : de l’institutrice « métro » au en passant par les gendarmes, des ados, des artistes…
L’ensemble constitue une mosaïque de regards signée Olivier Copin, Jean-Luc Cornette, Étienne Davodeau, Joub, Émmanuel Lepage, Thierry Martin, Aude Mermilliod, Nicoby, Éric Sagot, Terreur Graphique, Jean-Louis Tripp, le tout préfacé par Gaëlle Cornaton, enseignante et éducatrice à l’environnement au Parc amazonien de Guyane, des auteurs qui ont participé au festival Mapa Buku Festi 2018.
Sous couverture de Lepage qui signe également croquis et planches, l’album réunit leurs travaux : planches-gags par Nicoby, illustrations (la forêt muette et colorée vue par Sagot), tranches de vie et d’amour (par Mermilliod et Lepage notamment), portraits, anecdotes (les chiens errants vus par Thierry Martin), aventures « piroguières » (par Nicoby), histoires et croyances (le baklu par Joub)…
Plusieurs des récits évoquent combien c’est compliqué pour les jeunes du fleuve d’aller au lycée à Cayenne. Sans oublier qu’il y a de l’autre côté du fleuve, le Suriname et juste en face de Maripasoula, Albina 2 : ses commerces, ses trafics et ses bouges qui inquiètent autant qu’ils attirent.
Que la Guyane soit protéiforme et fascinante, c’est bien ce qui ressort de cet album grâce à sa diversité de tons, de graphismes, de chroniques…
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« Maroni : les gens du fleuve » Collectif
Éditions Futuropolis (23 €) – EAN : 9782754830881
Parution 13 avril 2022