Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Anatomie du désordre
Le début : Paris, 1904. Eugène Pigot, jeune peintre sans le sou, essaye de vivoter en vendant une toile de ci de là. Monsieur Philippe Lechat, critique d’art avisé et acheteur attitré de la galerie Stern se rend un jour …
Le début : Paris, 1904. Eugène Pigot, jeune peintre sans le sou, essaye de vivoter en vendant une toile de ci de là. Monsieur Philippe Lechat, critique d’art avisé et acheteur attitré de la galerie Stern se rend un jour à son atelier pour lui acheter une toile. Il tombe par hasard sur une peinture curieuse qui attire toute son attention. Ne ressemblant à rien de connu, elle semble préfigurer le cubisme – que nos héros ne connaissent pas encore, pour cause – de plusieurs années. Mais le plus étrange dans cette affaire, c’est que Pigot ne se souvient absolument pas avoir peint cette toile. Et il trouve ça bien meilleur que ce qu’il fait habituellement… Et Pigot se dit alors qu’il est mûr pour l’asile… Même plus capable de se souvenir de ce qu’il a peint…
Notre avis : Anatomie du désordre est le premier titre de la collection Carrément 20/20, subdivision de Carrément BD qui permet à des auteurs de s’exprimer toujours au format carré, mais en format souple et sur 120 pages ! Et Emmanuel Moynot, qui se sent décidemment à l’aise dans ce format carré, en profite pour densifier son récit, qu’il situe, comme ses précédents opus, dans le cadre des mystères de la création. Il est ici question de schizophrénie, de paranoïa mais aussi d’une analyse impossible du talent. Passionant du début à la fin, graphiquement éblouissant, Anatomie du désordre est un des meilleurs albums parus depuis le début de cette année 2003. Qu’on se le dise ! LT
Glénat – Collection Carrément Broché – 14,99€