Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Passer à l’Ouest », l’autre Finistère de Julien Solé !

2016 fut une année importante pour la ville de Brest : elle a vu la naissance de la revue de bande dessinée Casier[s] et l’arrivée de la famille de Julien Solé dans cette ville du Finistère ! Habitué des aventures intergalactiques et d’un rock’n’roll d’outre-tombe, Julien Solé nous raconte cette installation brestoise dans « Passer à l’Ouest » publié chez Locus Solus.
Passés professionnels, quelques dessinateurs à l’origine du fanzine brestois Le Violon dingue, publié dès les années 1990, ont voulu retrouver l’esprit et le plaisir de cette aventure éditoriale. Avec l’aide de l’association Brest en bulles, ils créèrent la revue Casier[s], de périodicité annuelle. Arrivé depuis peu à Brest, Julien Solé fut invité à y participer dès le premier numéro en 2016, lequel était consacré au quartier des Capucins et à la rive droite de l’estuaire de la Penfeld, à l’époque en pleine mutation. L’aventure éditoriale connut encore cinq numéros, avant de s’arrêter à la fin de l’année 2022.
En début 2023, Florent Patron (directeur éditorial et cogérant de Locus Solus) proposa à Julien Solé de reprendre les six chapitres réalisés pour Casier[s] et de continuer à raconter ses aventures bretonnes pour en faire un album complet. Un sacré défi pour Solé qui — comme il nous le dit dans cet ouvrage — a mis « […] cinq ans à dessiner les 21 premières pages… […] Cinq semaines pour dessiner les 21 suivantes… », tout en continuant bien sûr tous ses autres projets.
La première partie de « Passer à l’Ouest » reprend donc les thématiques de Casier[s] — à savoir les mythologies brestoises — où Julien Solé s’interroge sur le rapport entre les Brestois et l’alcool. Le numéro consacré aux ports évoque le concept de radoub et le numéro West Coast lui permet d’imaginer un « Finisterian Dream » new-age extrêmement drôle. Vient ensuite un grand comparatif sur les avantages et inconvénients de vivre à Brest où à Paris, puis un reportage drolatique sur un biopic cinématographique de la vie du couple Solé, avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert dans les rôles principaux !
La suite de l’album est composée de cinq chapitres où Solé s’exprime de manière plus intime. Il explore son rapport personnel à Brest, sa découverte de la Bretagne et nous fait partager plaisamment son attachement profond à sa nouvelle région à travers des balades à vélo dans Brest ou une virée en famille vers Brasparts : un village des monts d’Arrée.
Avec « Passer à l’Ouest », Julien Solé se retrouve seul à la barre : rôle qu’il n’avait pas eu depuis le premier tome de « Cosmik Roger ». Il nous présente ainsi son quotidien de scénariste et de dessinateur, partageant avec nous ses questionnements créatifs autour de la mise en place des histoires ou de la difficulté de rendre ses planches à temps. Par exemple pour réaliser un chapitre en breton : ce qui nous offre une belle brochette d’expressions bretonnes, à ne pas mettre entre toutes les oreilles !
À la question que pose l’illustration ci-dessus, nous pouvons répondre, à travers notre lecture, qu’il y est parvenu. Si son trait lui permet de croquer son nouvel entourage, c’est son amour et son respect profond de la Bretagne qui étayent l’aimable satire qu’il propose. Après le travail de Pierre-Jakez Hélias ou celui de Xavier Grall, « Passer à l’Ouest » est une forme d’anthropologie culturelle passée au filtre de la vision spirituelle de Julien Solé. Voici un album fort divertissant, qui joue avec les idées reçues et les clichés.
À noter que, définitivement adopté par les éditeurs bretons et curieux de l’histoire de Brest, Julien Solé a aussi illustré « Histoires extraordinaires de Brest » : un recueil d’anecdotes et d’histoires insolites à travers les âges, édité par Le Télégramme et qui sortira le 20 octobre.
« Passer à l’Ouest » par Julien Solé
Éditions Locus Solus (15,90 €) — EAN : 9-782-368-334-607
Parution 13 octobre 2023
Un album hilarant, mais Brest n’est pas la préfecture du Finistère. C’est Quimper.
Bien vu André, on corrige…
La rédaction
et la rivière de Brest c’est la Penfeld ; l’Aulne c’est à Châteaulin
Décidément… Bright va se faire tirer les oreilles !
Merci Brieg, je corrige…
La bise et l’amitié
Gilles