Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
Lire la suite...Il faut tuer José Bové
Résumé : Il y a du blé à se faire avec José Bové : il suffit de le transformer en marchandise. Plus précisemment en figurine d’hypermarché, digne des produits dérivés de Star Wars. Seulement voilà : il n’est pas d’accord, …
Résumé : Il y a du blé à se faire avec José Bové : il suffit de le transformer en marchandise. Plus précisemment en figurine d’hypermarché, digne des produits dérivés de Star Wars. Seulement voilà : il n’est pas d’accord, mais pas du tout. Et les figurines sont déjà fabriquées par les chinois qui ne sont absoluments pas conciliants quant aux conditions de réglement. La solution, pour les multinationales qui ont montées l’opération : se passer de l’avis de José Bové en se passant de lui tout court. Un tueur à gages est embauché. Et parallèlement, Raël est cahrgé de confectionner un clone, génétiquement modifié pour que le nouveau José Bové soit un conservateur réactionnaire pur jus. Evidemment, tout va foirer !
Notre avis : Nouveau venu dans la bande dessinée (il s’agit ici de son premier album, même s’il signe la série André dans L’Echo des Savanes), le dessinateur de Charlie Hebdo Jul effectue un dynamitage en règle de l’Alter et anti-Alter mondialisation. Poussant la logique « Alter » jusqu’à l’absurde (« Ce livre n’est pas une marchandise », pourrez-vous lire en quatrième de couverture !), l’auteur joue avec un plaisir non dissimulé des clichés en tout genre . Détournement de slogans et caricature poussée des libéraux et des « Alter », tant dans leur physionomie que dans leur façon de fonctionner, ne sont que des exemples du contenu d’un livre qui va à 100 à l’heure et tourne en dérision les errances d’un mouvement populaire et (normalement) aux thèmes universels. Un feu d’artifice de gags et de détails qui fait de cet album la première très bonne surprise de l’année. LT (A lire, dans Bandes Dessinées Magazine n°5 (parution le 26 janvier) un portrait de Jul, signé de votre serviteur)
Il faut tuer José Bové – Albin Michel – 12,50€