« Champignac » met à l’honneur l’un des personnages les plus généreux et des plus attachants de la galaxie « Spirou », en dévoilant son passé dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant qu’il rencontre le héros donnant son titre au journal des éditions Dupuis. Outre le fait de divertir efficacement, le but de cette série dérivée est de vulgariser des sujets scientifiques et sociologiques pour toucher les jeunes lecteurs. Dans cet encore très réussi tome 4, où un Pacôme irritable et dépressif croise d’éminents confrères de l’époque (Einstein, Feynman ou Oppenheimer, récemment mis en lumière avec le film de Christopher Nolan), les Béka et David Etien abordent, avec authenticité et psychologie, le problème de la fabrication de la bombe atomique, à laquelle notre original mycologue va inconsciemment contribuer…
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Excellent ouvrage que nous présente Chantal Montellier, peut-être le meilleur de sa production.A lire absolument. Le 4 octobre 1994, Florence Rey et Audry Maupin attaquent la préfourrière de Pantin pour voler des armes. Place de la Nation, le …
Excellent ouvrage que nous présente Chantal Montellier, peut-être le meilleur de sa production.A lire absolument.
Le 4 octobre 1994, Florence Rey et Audry Maupin attaquent la préfourrière de Pantin pour voler des armes. Place de la Nation, le taxi à bord duquel ils s’enfuient percute une voiture de police. Fusillade. Course-poursuite. Cinq morts et cinq blessés en moins de trente minutes. Coup de folie ou opération terroriste ? Le visage d’ange paumé de Florence Rey devient une icône cathodique instantanée, symbole de la violence des temps. On invoque l’influence de films comme le Tueurs nés d’Oliver Stone. On présente Rey et Maupin comme des Bonnie & Clyde de la terreur, des nihilistes délirants, alors qu’en réalité leur parcours épouse celui de tant d’enfants des classes moyennes et ouvrières en rupture avec un modèle de société de plus en plus brutal et matérialiste… Dix ans plus tard, Chantai Montellier rouvre le dossier et suit les pistes négligées à l’époque, y compris celle, évoquée à mi-voix par certains médias, du troisième, voire du quatrième homme. Son travail, vibrant de compassion et de sincérité, jette une lumière nouvelle sur une période de notre histoire qui reste à consigner. Une mise en perspective utile, au moment où la confusion idéologique et les tentations révisionnistes brouillent ce passé proche. Et par-dessus tout cela, flotte l’inoubliable visage de Florence Rey, le soleil noir de son regard.
Denoel Graphic
MONTELLIER, Chantal
Après des études à l’École des beaux-arts de Saint-Étienne, Chantal Montellier devient professeur de dessin en 1969, tout en commençant une carrière d’artiste peintre. Parallèlement, elle réalise des dessins de presse dans L’Humanité Dimanche, France-Nouvelle, Révolution, Le Matin de Paris.
Elle aborde la bande dessinée dans Le Canard sauvage (1973), Charlie Mensuel (1974), Ah ! Nana ! (1976), où elle prépublie Andy Gang, qui se poursuivra dans Métal Hurlant (1978).
Aux Humanoïdes Associés, elle signe plusieurs albums rassemblant des récits parus dans Métal Hurlant : 1996 (1978), Shelter (1979), Lectures (1982), Wonder City (1983), L’Esclavage, c’est la liberté (1984), Odile et les crocodiles (1984), Rupture (1985). À partir de 1978, elle collabore également à la revue (À Suivre) où elle se fera remarquer, en 1989, avec Julie Bristol, série qui se poursuivra chez Dargaud en albums jusqu’en 1994. Chez Kesselring, en 1979, elle réalise l’album Blues, puis édite chez Futuropolis Les Rêves du fou (un recueil « 30 x 40 », 1981), Le Sang de la commune (1982), La Toilette (1983), Un deuil blanc (1987). En 1998, chez Dargaud, elle conçoit Paris sur sang ? Mystère au Père Lachaise.En 2005, elle publie chez Denoel Graphic, Les Damnés de Nanterre.
Chantal Montellier témoigne avec talent, mais sans illusions, pour la cause des marginaux et des exclus d’un monde déshumanisé. Proche de Tardi à ses débuts, elle a intégré de nombreuses expériences graphiques « modernistes », dont celles du groupe Bazooka, avant de parvenir à un esthétisme d’une profonde originalité.