Après le succès de ses très réussis « Shangri-La » et « Carbone & Silicium » — où il explorait les théories des paradoxes temporels, puis les conséquences des progrès technologiques sur la détérioration de l’homme —, Mathieu Bablet (1) aborde le récit postapocalyptique dans sa nouvelle grande fresque de science-fiction proposée dans le Label 619 désormais hébergé par les éditions Rue de Sèvres. Dans un lointain futur, les insectes pollinisateurs ont disparu à la suite de bouleversements climatiques… et la Terre est devenue aride et stérile. Une biologiste a pour mission de retrouver les traces génétiques des abeilles, dans l’espoir de revenir au monde d’avant. Une fable écologique et initiatique, aussi complexe qu’envoûtante, qui nous donne furieusement envie d’aller de l’avant !
Lire la suite...Des soldats d’honneur
Le début :Görk et Krag sont frères. Soldats de la Géhenne, ils gardent une porte secrète du Donjon. La porte étant peu usitée, ils s’ennuient. Jusqu’à ce qu’un vieillard aveugle oblige Krag, seul ce jour-là, à appeler du renfort …
Le début :Görk et Krag sont frères. Soldats de la Géhenne, ils gardent une porte secrète du Donjon. La porte étant peu usitée, ils s’ennuient. Jusqu’à ce qu’un vieillard aveugle oblige Krag, seul ce jour-là, à appeler du renfort pour l’empêcher d’entrer. Parce qu’il n’a pas rempli sa mission, Krag est condamné à être tué en plein désert par son propre frère…
Notre avis : Attention : chef d’œuvre ! Les « Donjons », à qualités inégales (comment pourrait-il en être autrement pour une collection de 5 séries dérivées totalisant déjà 25 titres), se suivent, mais ne se ressemblent pas. Avant le nouveau « Potron Minet » de Blain et les deux « Monsters » de Bercovici et Stanislas, tous prévus en 2006, c’est à Bézian qu’a fait appel le duo Trondheim & Sfar pour illustrer « des soldats d’honneur ». Illustrer est bien le verbe qui convient dans ce récit sans dialogue, dont les textes reflètent, en « voix off », les pensées de Görk, soldat aveuglément discipliné. Des pensées poignantes et résignées. Cette tragédie (grecque) sombre, violente où règne le désespoir et la mort est sublimée par le dessin de Bézian et couleurs de Walter qui renforcent l’atmosphère oppressante d’un récit (monstrueusement) existentiel. Du grand art. LT