« Champignac » met à l’honneur l’un des personnages les plus généreux et des plus attachants de la galaxie « Spirou », en dévoilant son passé dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant qu’il rencontre le héros donnant son titre au journal des éditions Dupuis. Outre le fait de divertir efficacement, le but de cette série dérivée est de vulgariser des sujets scientifiques et sociologiques pour toucher les jeunes lecteurs. Dans cet encore très réussi tome 4, où un Pacôme irritable et dépressif croise d’éminents confrères de l’époque (Einstein, Feynman ou Oppenheimer, récemment mis en lumière avec le film de Christopher Nolan), les Béka et David Etien abordent, avec authenticité et psychologie, le problème de la fabrication de la bombe atomique, à laquelle notre original mycologue va inconsciemment contribuer…
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Le début : Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer – enfin, pas d’aussi près. Elle s’appelle Angéla, elle est call-girl de luxe et ne fréquente que la jet-set. Accessoirement, elle parle plusieurs langues et prépare une thèse sur l’art funéraire …
Le début : Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer – enfin, pas d’aussi près. Elle s’appelle Angéla, elle est call-girl de luxe et ne fréquente que la jet-set. Accessoirement, elle parle plusieurs langues et prépare une thèse sur l’art funéraire chez les Étrusques. Lui, c’est Marco. Photographe, catégorie paparazzi, il croise un jour la route d’Angéla, la perd de vue et la retrouve au hasard de ses planques. Une véritable relation finira par naître, malgré tous les obstacles et malgré leur refus commun d’une vie comme celle des « vrais gens ».
Notre avis : Sacré Philippe Bertrand ! Auteur au graphisme élégant, le raffinement de son trait lui permet d’illustrer finalement tous les textes, des plus anodins, tel des œuvres pour la jeunesse, aux plus osés, à commencer par ceux qu’il écrit lui-même. Son « 18 meurtres pornos dans un supermarché », paru aux éditions La Musardine, toujours dans les rayons des librairies, mérite à ce niveau plus que le coup d’œil pour la rudesse de son texte allié à la dimension candide de ses illustrations, pourtant à ne pas mettre entre toutes les mains. Et l’homme semble s’amuser toujours plus de ce décalage qui ravit de nombreux lecteurs. En témoigne ce nouvel album, image cynique de notre société, qui célèbre l’alliance d’intérêt de la pute et du photographe people contre un establishment clairement méprisé par nos auteurs. Tonino Benacquista livre un texte aux silences éloquents et aux dialogues percutants que Philippe Bertrand renforce par son dessin d’une fausse simplicité, élaguée de toute pudeur superficielle et qui entraine le lecteur dans la profondeur d’un album d’une légèreté juste apparente.
Laurent Turpin
Dargaud – 14,00€