C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès de François Marcela-Froideval dont la passion pour le fantastique était connue de tous.
En ce qui concerne la BD, il reste le scénariste-créateur de l’univers des « Chroniques de la Lune noire ».
Décès de François Marcela-Froideval : disparition du pionnier du jeu de rôle et de l’heroic fantasy en France…

C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès de François Marcela-Froideval dont la passion pour le fantastique était connue de tous.
En ce qui concerne la BD, il reste le scénariste-créateur de l’univers des « Chroniques de la Lune noire ».
Né le 10 décembre 1958, à Paris, il effectue des études de littérature et de droit.
Passionné par les jeux vidéo et de plateaux, dès la fin des années 1970, il devient conseiller, acheteur, puis directeur de collection pour les jeux Descartes.
Il participe au lancement du magazine Jeux et Stratégie, puis crée, avec succès, en 1980, le mensuel Cassus Belli avec Didier Guiserix.
Ludologue chez Excelsior Pubications, il propose un numéro hors-série de Science et Vie qui connaît un grand succès.
Il séjourne quatre ans aux États-Unis, à partir de 1982, où il assiste le président de Donjons & Dragons TM, tout en signant des ouvrages sur les règles d’« Advanced Dungeon and Dragons » avec Gary Gygax.
De retour en France, il imagine une vingtaine de jeux, entre autres pour Vidéograme. Il aborde la bande dessinée en 1988, avec un bref passage dans Pilote & Charlie avec les dessinateurs Henry Bismuth et Tignous.
Plus sérieusement, il démarre en 1989 une importante collaboration avec les éditions Zenda, puis chez Glénat après leur rachat du label.
Il adapte un projet de roman abandonné aux États-Unis qui devient « Les Chroniques de la Lune noire », pour le dessinateur Olivier Ledroit chez Zenda, puis chez Dargaud, à partir de 1994, où la partie graphique est reprise par Cyril Pontet en 1995, puis par Fabrice Angleraud en 2012.
La saga se développe en 2001 avec « Les Arcanes de la Lune noire » : de nouveau avec Ledroit, puis avec Angleraud, Franck Tacito et, enfin, Manuel Morgado.
En 1991, pour Zenda, il écrit « L’Archimage Robert » pour Jack Manini, puis « 666 » en 1993 pour Franck Tacito : série qui devient « 6666 » en 2004.
Chez le même éditeur il imagine « Atlantis » pour Fabrice Angleraud, « Succubus » pour Cyril Pontet, « Lex » avec Stéphane Collignon, « Nexus » avec Nicolas Bournay…
Pour Dargaud, il écrit « Les Fées » pour Patrick Larme et « Fatum » pour Francard qui illustre « Anamorphose » à partir de 2005.
On lui doit aussi « Sakura » avec Wing K. Law et « Mens Magna » avec Guillaume Sorel chez Soleil, « Methraton » avec Fabrice Druet, puis « Harkhanges » avec Sylvain Guinebaud chez Albin Michel.
Enfin, en 2003, il propose « Hyrknoss » chez Casterman pour Andreï Arinouchkine.
Moins productif ces dernières années, il poursuivait les « Chroniques de la Lune noire » dont le tome 22, toujours dessiné par Fabrice Angleraud, a été publié en octobre 2024.
Bien qu’annoncé pour avril 2025, le volume suivant n’a pas encore été mis en vente.
Depuis 2021, François Froideval proposait une version romanesque des « Chroniques de la Lune noire » aux éditions Leha.
N’hésitant pas à bousculer les codes de la bande dessinée classique, il pratiquait un humour au second degré très acide (une violence omniprésente dans ses scénarios délirants), bousculant les mises en pages.
Il laisse une œuvre originale, souvent copiée, mais jamais égalée.
Homme jovial à l’humour souvent déroutant pour ses interlocuteurs, il vivait avec passion son amour pour le fantastique : genre qu’il défendait avec vigueur.
La rédaction de BDzoom.com présente ses plus sincères condoléances à ses proches.
Henri FILIPPINI
Relecture, corrections, rajouts, compléments d’information et mise en pages : Gilles RATIER