« Pump », qui es-tu vraiment ?

Pump ! Edward Pump… C’est le nom d’un jeune homme cynique en diable, imaginé par Rodolphe et mis en image par Laurent Gnoni. C’est surtout celui d’un récit dont l’usurpation d’identité est le moteur narratif. Et, finalement, un épatant western : « In Pump, I trust ! Ahead ! »

D’emblée, la couverture de cet album claque, avec son anti-héros posé en son centre, frontalement au lecteur, effronté, et ce titre on ne peut plus court. Avec son style lorgnant sur ceux des grands classiques du genre, le dessin du quinquagénaire Laurent Gnoni est rassurant : il invite le lecteur en territoire connu. Fluidité de l’encrage au pinceau — et même brio —, goût pour le clair-obscur et la ségrégation des plans, mise en couleur efficace, tout concourt à faire entrer aisément dans ce récit.

Rondement mené, le scénario de « l’old truck » qu’est aujourd’hui Rodolphe démarre par une scène spectaculaire (la sanglante attaque d’une diligence), puis court — de rebondissement en rebondissement — jusqu’à une surprise finale, vecteur de questions que le tome 2 devrait résoudre. Bref, il s’avère littéralement addictif.

Tout débute en 1871, à l’occasion de l’attaque d’une diligence en Arizona, lorsqu’un jeune survivant du nom d’Eddie est recueilli par Watts (le shérif de Blackville). Eddie se mue alors en Edward S. Pump, du nom d’une tante Clémentine. Car Eddie usurpe l’identité du neveu de cette Clémentine, trucidé durant l’attaque de la diligence et qui a laissé un courrier. Dénué de tout scrupule, le jeune homme séduit bientôt Paula, l’épouse du shérif qui — le temps de démêler la situation du mystérieux jeune rescapé — lui a donné l’hospitalité. Avant de séduire aussi Daisy : la fille du bien nigaud shérif… Puis Jocelyne, la prostituée qui officie au-dessus du saloon où Pump besogne maintenant. Là, au saloon de Daniel Vernon Charon, Pump dénonce une tricherie au jeu — une table truquée — dont est victime le fils du plus important éleveur du coin (Jack), dont il devient dès lors l’ami… Bientôt, Pump apprend à tirer et est ensuite armé par le brave shérif qui ne parvient toujours pas à documenter le passé de Pump et de sa supposée tante. Cynique, radical, Pump entend tirer profit de la situation à Blackville, qu’il examine durant une année.

Il apprend que, par testament olographe, le patron du saloon, Charon, lègue sa fortune à son jeune employé et amant : le naïf Max.

Qui ne sait lire et qui tient la teneur testamentaire de son patron lui-même…

Belle occasion pour l’éhonté Pump !

In fine, « Pump » s’avère d’une lecture plaisante. On s’attache aux manigances de cette canaille sans foi ni loi, tant sa personnalité amorale ouvre le champ des possibles. La question finale de l’identité même du héros laisse le lecteur en haleine. Patience, guys !

Jean-François MINIAC 

« Pump T1 : Un si gentil garçon… » par Laurent Gnoni et Rodolphe

Éditions Anspach (16 €) — EAN : 9782931105276

Sortie : 19 septembre 2025

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