« La Vallée des oubliées » part du principe que des femmes se sont regroupées et organisées pour régir, ensemble, un camp retranché loin des hommes, loin de tout. On est dans le Missouri, au XIXe siècle (à une époque où les cow-boys font la loi, souvent entre eux) et Clark, le héros de ces pages, en sait quelque chose. Il a été l’un d’eux, un outlaw…
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« La Vallée des oubliées » part du principe que des femmes se sont regroupées et organisées pour régir, ensemble, un camp retranché loin des hommes, loin de tout. On est dans le Missouri, au XIXe siècle (à une époque où les cow-boys font la loi, souvent entre eux) et Clark, le héros de ces pages, en sait quelque chose. Il a été l’un d’eux, un outlaw…
Clark a cependant changé de vie. Il a rompu avec sa bande de hors-la-loi sanguinaires qui, par représailles, ont tué sa fiancée, et il est bien décidé à leur faire payer ce meurtre. Eux non plus ne l’ont pas oublié. Considéré comme un traitre à leur cause, ils veulent également l’abattre. C’est ainsi que commence l’album, non loin d’un mystérieux fortin féminin, près de Falls River.
On est quelques années après la guerre de Sécession (à la fin des années 1860) où les bushwhackers (des combattants irréguliers pro-confédérés du Missouri) menaient des actions de guérilla dans les états abolitionnistes voisins. Le « héros » a donc fait partie de ces gangs de pillards et d’assassins – ici la milice de William Quantrill – qui ont bel et bien sévi.
S’il ne semble pas, en revanche, que cette Ladies Valley ait bien existé, elle constitue un territoire caché du reste du monde, où des femmes, que la vie a malmenées et qui sont souvent déçues par les hommes, ont décidé de se retirer et de vivre en autonomie complète, assumant seules la sécurité de leur enclave : d’où une galerie variée de personnages féminins que va découvrir Clark…
Alain Henriet signe des pages réalistes et efficaces, jouant pour le plus grand plaisir du lecteur des paysages. Assurant le découpage du « roman » concocté par Pierre Dubois, il excelle dans les pages d’action et autres batailles rangées qui animent très régulièrement cette histoire où l’hémoglobine jaillit sans restriction.
Décidément, les femmes sont à l’honneur dans les westerns. Déjà avec le tout récent « Women in the West » chroniqué ici-même. Mais n’oublions pas le tome 2 de « Mille Femmes blanches » intitulé « Aux confins du monde sauvage », paru fin septembre et dont le tome 1 était présenté sur BDzoom.com. En 1998, l’écrivain Jim Fergus lance une série de romans intitulée « Mille Femmes blanches » créée sur la base d’une « anecdote » : à savoir qu’en 1874, le chef indien Little Wolf aurait demandé au président Grant mille femmes blanches pour les marier à mille guerriers cheyennes pour favoriser ainsi l’intégration de son peuple dans la civilisation blanche…
Dans le tome 2, voilà à présent ces femmes de milieux très divers en territoires indiens où elles découvrent leurs rites et leurs violences tribales, autant que leur résistance face à la colonisation blanche dont elles sont l’un des rouages : puisqu’elles doivent offrir des enfants aux Cheyennes. À noter que la dessinatrice Anaïs Bernabé et le coloriste Hugo Poupelin réalisent là un travail de belle tenue, chaleureux et prenant.
Didier QUELLA-GUYOT
Sur BDzoom.com : http://bdzoom.com/author/DidierQG/
Sur L@BDÂ :Â https://basenationalelabd.esidoc.fr, et sur Facebook.
« La Vallée des oubliées » par Alain Henriet et Pierre Dubois
Editions Le Lombard (24, 95 €) – EAN : 9782808211918
Parution 7 novembre 2025


















