Après le succès de ses très réussis « Shangri-La » et « Carbone & Silicium » — où il explorait les théories des paradoxes temporels, puis les conséquences des progrès technologiques sur la détérioration de l’homme —, Mathieu Bablet (1) aborde le récit postapocalyptique dans sa nouvelle grande fresque de science-fiction proposée dans le Label 619 désormais hébergé par les éditions Rue de Sèvres. Dans un lointain futur, les insectes pollinisateurs ont disparu à la suite de bouleversements climatiques… et la Terre est devenue aride et stérile. Une biologiste a pour mission de retrouver les traces génétiques des abeilles, dans l’espoir de revenir au monde d’avant. Une fable écologique et initiatique, aussi complexe qu’envoûtante, qui nous donne furieusement envie d’aller de l’avant !
Lire la suite...MEILLEURS RECITS D’HERMANN
Les éditions bruxelloises Loup (liées à la librairie La Boutique du Bédéphage, 390 avenue Georges Henri, 1200 Bruxelles) étoffent leur catalogue avec différentes collections qui proposent une mise en valeur patrimoniale de la BD belge, prenant ainsi la suite des mythiques éditions Deligne, Bédéscope
Chlorophylle, Distri-BD et autres Magic-Strip.
La BD s’intéresse de plus en plus à son passé afin de positionner toute nouvelle création dans une vision plus générale du média et entrer enfin dans un âge adulte. La valorisation du fonds et des classiques est d’ailleurs l’une des clefs qui permettra d’ouvrir sur une reconnaissance des milieux intellectuels et universitaires. Apprécions donc particulièrement les efforts de certains éditeurs qui nous permettent de redécouvrir des petits joyaux oubliés ou inconnus, à l’instar des éditions Loup, lesquelles poursuivent une tradition de rééditions bien ancrée en Belgique (à ce propos, lire l’article sur les petits éditeurs bruxellois dans le n°103 du Collectionneur de Bandes Dessinées qui vient de paraître !). On retrouve dans le catalogue des éditions Loups quelques BD signées Albert Weinberg, Eddy Paape, Edouard Aidans, Gérald Forton, Liliane et Fred Funcken, Dino Attanasio, René Follet ou encore Hermann, qui possèdent un indéniable bon parfum de nostalgie. C’est particulièrement le cas pour les recueils des «Meilleurs récits de…», compilations d’histoires didactiques et historiques que nous narrait le journaliste, romancier et grand voyageur Yves Duval, dès 1953, dans le beau journal Tintin. Un travail d’exhumation littéraire à soutenir, sans réserves !
Gilles RATIER