On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Lire la suite...Le retour de Célestin Speculoos.

En attendant une nouveauté prévue pour la fin de l’année, les éditions Vents dOuest réédite (en grand format) les deux premiers albums de Célestin Speculoos, signés de Yann et Bodart.
Après Yoyo, de Yann et Le Gall, récemement proposé en intégrale par Vents d’Ouest, voici donc venir la reprise de Céléstin Spéculoos, une série créée dans Circus en 1988 et qui ne connut que deux albums chez Glénat en 1989 et 1993.
Dans le premier album, Les Affreux, on découvre que Célestin vit mal sa différence de niveau social avec sa fiancée, Maîté Célérier de Chanois. Après une engueulade de trop à ce sujet entre les deux « tourtereaux », Célestin, qui rève de grande aventure s’engage, sur un coup de tête dans les barbouzes. Il se retrouve au coeur d’une révolte de mercenaires face à 30.000 militaires congolais ! L’ombre de Bob Denard plane …
Dans le second album, Mai 68, qui ressort également, De Gaulle plie bagages. Pompidou panique. Et Dany le rouge fait l’apologie du platane renversé et de l’union des travailleurs. Quant à Maïté qui couvre le défilé… de haute couture, elle découvre avec stupeur que son mignon tout plein, Célestin, est devenu CRS.
Yann excelle dans la critique de la France gaullienne et de la bougeoisie de l’époque. Les soldats à la mine patibulaire ou les CRS sont également remarquables, tant dans l’approche que dans le coup de crayon, signé Bodart.
Il faut l’avouer, on se marre franchement et sans état d’âme à la (re)lecture de ces album très second degré au ton tellement ironique et pertinent.
Une nouveauté, marquant le grand retour de Célestin Speculoos dans la BD paraîtra en fin 2002. Nous l’attendons avec impatience.