Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
Lire la suite...Le retour de Célestin Speculoos.

En attendant une nouveauté prévue pour la fin de l’année, les éditions Vents dOuest réédite (en grand format) les deux premiers albums de Célestin Speculoos, signés de Yann et Bodart.
Après Yoyo, de Yann et Le Gall, récemement proposé en intégrale par Vents d’Ouest, voici donc venir la reprise de Céléstin Spéculoos, une série créée dans Circus en 1988 et qui ne connut que deux albums chez Glénat en 1989 et 1993.
Dans le premier album, Les Affreux, on découvre que Célestin vit mal sa différence de niveau social avec sa fiancée, Maîté Célérier de Chanois. Après une engueulade de trop à ce sujet entre les deux « tourtereaux », Célestin, qui rève de grande aventure s’engage, sur un coup de tête dans les barbouzes. Il se retrouve au coeur d’une révolte de mercenaires face à 30.000 militaires congolais ! L’ombre de Bob Denard plane …
Dans le second album, Mai 68, qui ressort également, De Gaulle plie bagages. Pompidou panique. Et Dany le rouge fait l’apologie du platane renversé et de l’union des travailleurs. Quant à Maïté qui couvre le défilé… de haute couture, elle découvre avec stupeur que son mignon tout plein, Célestin, est devenu CRS.
Yann excelle dans la critique de la France gaullienne et de la bougeoisie de l’époque. Les soldats à la mine patibulaire ou les CRS sont également remarquables, tant dans l’approche que dans le coup de crayon, signé Bodart.
Il faut l’avouer, on se marre franchement et sans état d’âme à la (re)lecture de ces album très second degré au ton tellement ironique et pertinent.
Une nouveauté, marquant le grand retour de Célestin Speculoos dans la BD paraîtra en fin 2002. Nous l’attendons avec impatience.