Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Kim (Mèche Rebelle 1), par Matteo et Zidrou

Elle s’appelle Kim . Elle a 15 ans et croque la vie à pleine dents. Programmée « Elite majeure » de notre société (c’est à dire devant jouer un rôle majeur dans le futur), elle bénéficie de la protection de Lorenzo, un « ange gardien » de l’étrange société Pro-Tecto.
Sa sœur n’est au contraire qu’une simple « protagoniste ». Pourtant, « Madame » (une blonde cynique et cruelle, froide exécutrice de fin de vie) et son fidèle assistant Curriculum, se trompent en écrasant Kim au lieu de sa sœur, dont la mort était écrite. Secrètement amoureux de Kim, Lorenzo va tout tenter pour sauver sa protégée … Un grain de sable dans le destin ?
Premier scénario réaliste de Zidrou, plus connu pour ses personnages ou récits humoristiques, de l’Elève Ducobu à Sac à Puce, en passant par Le Boss ou Les Crannibales, Mèche Rebelle est un polar fantastique profondément original et de très bonne facture. Preuve qu’un scénariste peut se montrer à l’aise dans des domaines très éclectiques, l’auteur confirmant d’ailleurs que « passer des séries humoristiques à une série réaliste ne m’a posé aucune difficulté », avant d’ajouter « parce que je pense que l’humour, c’est aussi très sérieux et que, du réalisme au burlesque, il n’y a jamais qu’un décalage minime. Comme dans la vie. »
Quant au graphisme de cette nouvelle série, il est signé d’une trouvaille de la maison Dupuis, le dessinateur italien Matteo, qui signe ici sa première BD avec une impressionnante maturité que n’explique pas totalement son passé d’illustrateur. Le travail fourni par Matteo pour la réalisation de ce premier opus s’avère en effet intense. Pour preuve, il va jusqu’à recommencer entièrement certaines planches (il n’hésite notamment pas à élaborer quatre versions différentes de la planche 2 avant de se déclarer satisfait du résultat) , afin de favoriser la lisibilité et le dynamisme du récit. Même constat dans la recherche des personnages, même secondaires, très élaborés : par exemple, après reflexion, « Madame » passe ainsi d’une brune très « Anjelica Houston » dans « la famille Addams » à une blonde au cheveux courts, sorte de « Cruella » moderne, « quelque part entre Sharon Stone et Jessica Lange » selon les propres termes du dessinateur.
Première très bonne surprise d’une rentrée très chargée en nouveautés, ce premier tome de Mèche Rebelle mérite vivement de figurer dans votre panier d’achat de septembre. LT