Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
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Londres, fin du XIXe siècle. Le docteur Harrison est pressenti pour prendre la direction du « Royal Hospital » ce qui ferait de lui le médecin personnel de la Reine. Mais la tradition exige qu’il parvienne auparavant à guérir un des malades mentaux de l’Institut.
Son choix se porte sur Donald Collins, un mythomane qui se prend pour Sherlock Holmes. Mais la folie rejoint parfois la réalité. Et Collins se montre d’emblée à la hauteur de son personnage.
Le ton de la parodie est donné. Rapidement, tout le monde semble reconnaître derrière Collins le célèbre détective ; seul le bon docteur Harrison, avec ses jurons à la Blake et Mortimer, s’entête à refuser le parallèle. Pourtant, il se retrouve bien malgré lui dans la peau du docteur Watson, entraîné aux côtés du faux mais perspicace Holmes, sur les traces du diabolique professeur Moriarty. Une belle et mystérieuse Klepto Girl, proche de Catwoman, leur vient en aide. On le voit, sans cesse, la référence au mythe interfère avec le récit en une série de clins d’oeil et d’allusions. Avec ses machines tout droit sorties de la Guerre des mondes, l’auteur nous plonge avec jubilation dans l’imaginaire littéraire du tournant du siècle. Mené sur un rythme vif, jouant du comique de situation autant que des gags visuels, cet album, ponctué ça et là par l’influence de Plantu, synthétise les apports de l’école franco-belge et de la nouvelle vague de la bande dessinée façon Spoonfinger des frères Léturgie, donnant au final une oeuvre rythmée et agréable.
Joel Dubos
H&H, Harrison & Holmes, Tome 1, L’oeil de fer, Arnü West, Treize Etrange, 10,50 euros.