Voici enfin le second volet de l’adaptation en BD de la célèbre trilogie de Philip Kerr : les lecteurs du premier album piaffaient d’impatience d’en découvrir la suite. Ce long récit de 144 pages permet de retrouver le détective privé Bernhard (dit Bernie) Gunther enquêtant sur les viols de jeunes filles au sein d’une Allemagne nazie qui s’apprête à conquérir l’Europe. Une enquête menée tambour battant, qui le conduira dans l’entourage des futurs maîtres du pays. Un régal pour les passionnés d’histoire et de polar, mais aussi pour les nostalgiques de la ligne claire.
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DE LA PRENOMOLOGIE APPLIQUEE AUX PIN-UP ? A offrir à son petit ami en urgence.
« L’enfer c’était ça : se retrouver avec une fille comme Stéphanie, et être condamné à jouer au scrabble avec elle pour l’éternité ». De fait, on envisagerait bien autre chose, ladite Stéph ayant tout ce qu’il faut là où il faut, sans oublier un petit minois à damner un saint, justement… Un autre pour la route ? « Dès que Béatrice fut embauchée au labo, on y observa beaucoup moins les microbes ». C’est sur ce ton facétieux que se déroulent les 96 pages de ce bel album illustré de superbes dessins mettant en scène des créatures fatales, dans des situations pittoresques, au milieu d’une gens masculine totalement déboussolée, l’œil retourné et la langue pendante. Avec une double page pour chaque prénom, un dessin grand format et une série de commentaires plus ou moins fantaisistes, ce livre nous dit tout, avec humour et force jeux de mots (« Avant de procéder à l’installation, lisez attentivement l’Emmanuelle »), sur Catherine, Laurence, Julie, et 43 autres de leurs copines : l’origine de leur prénom, la date de leur fête (informations tout à fait sérieuses sur ces deux points), et aussi leur caractère, ce qui les fait craquer, leurs fantasmes, etc. Evidemment, rien de prétentieux derrière tout cela, sinon une occasion de sourire et … d’admirer la plastique irréprochable de toutes ces filles de rêve. Ce livre n’étant pas un énième dictionnaire psychologico-symbolique des prénoms féminins, il faut aborder ce traité de prénomologie (sic) comme un recueil malicieux qui renoue avec la tradition des dessins d’humour licencieux et des proverbes à double sens, sans jamais tomber dans la vulgarité, notamment grâce à l’élégance du trait et la bonhomie générale qui domine, y compris derrière les allusions les plus grivoises. A offrir à son petit ami en urgence.
Joël Dubos
Erroc & Herval, Drôle de Pin-Up, Bamboo, 14,90 euros