Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Des mots dans les mains de Bénédicte Gourdon et Malika Fouchier

« Je m’appelle Arthur, j’ai 6 ans, je ressemble à tout le monde » : ainsi commence le récit à la première personne que nous livre un petit garçon attachant qui adore sa maman, va à l’école et possède un super copain avec lequel il joue et parfois se dispute.
Bref, un enfant comme les autres, si ce n’est qu’Arthur est sourd, ce qui rend tout de même sa vie un peu particulière.
Evitant la dramatisation bienpensante ou l’édulcoration politiquement correcte, cet album va au fond des choses, sur un ton vif et gai, à l’image de son petit héros. Le trait qui intègre la technique et le langage du manga sous un format et un découpage à l’européenne, renforce l’impression de dynamisme irrésistible et d’énergie communicative qui se dégagent de chaque vignette, encrées en couleurs vives à dominantes de roses, orangers et jaunes. Grâce à un scénario mené à cent à l’heure sur les traces du trépidant héros que l’on suit l’espace d’une journée riche et réussie, l’histoire prouve combien la différence ne suffit pas à isoler celui qui en refuse la fatalité. Sans chercher pour autant à enjoliver la réalité, sans se détourner des problèmes que rencontrent Arthur, le récit parvient à restituer sa richesse de caractère et la vitalité qui est en lui. Arthur ne saurait être réduit à son infirmité, et personne autour de lui n’y songerait. Voici la teneur du message fort que délivre cet album capable de donner aux jeunes lecteurs une autre image du handicap, comme une particularité ni anodine ni pour autant définitivement discriminante. Un excellent moyen de combattre l’exclusion.
Joël Dubos