On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Lire la suite...« LITTLE NEMO IN SLUMBERLAND »

Little Nemo in Slumberland par Winsor McCay (né en 1889, mort en 1934) occupa une page entière à la rubrique «Distractions du Dimanche» qui parut dans le NEW YORK HERALD de 1905 à 1911, puis pendant les trois années 1924-1927.
Little Nemo in Slumberland par Winsor McCay (né en 1889, mort en 1934) occupa une page entière à la rubrique «Distractions du Dimanche» qui parut dans le NEW YORK HERALD de 1905 à 1911, puis pendant les trois années 1924-1927. Le modèle original de Little Nemo fut le jeune fils de McCay. Chacun de ses aventures hebdomadaires est l’histoire d’un rêve qui se termine par une. petite légende dans le coin inférieur droit, au moment où le petit garçon est réveillé par une voix dans un ballon qui lui rappelle l’heure de sauter du lit. La chute n’est que provisoire. Le rêve reprend et se développe dans la planche suivante et chaque dimanche Little Nemo va plus avant au Pays du Sommeil.
Little Nemo fait des rêves tels que chacun a pu faire dans sa jeunesse et a oublié comme le font tous les enfants. Ce qu’il y a d’étonnant chez McCay, c’est qu’il ait pu se les rappeler et les recréer.
La facture est du plus beau Modern Style, comme la plupart des dessins de McCay. C’est ce qui explique l’intérêt de la part des critiques d’art devant la magnifique réédition qui a été réalisée de Little Nemo par ¨les éditionsPierre Horay.. On peut comparer l’expression de la perspective personnelle de Winsor McCay dans ses décors architecturaux fantastiques à celles des grands dessinateurs italiens de l’époque du baroque.
On trouve chez Winsor McCay, comme dans les arts fantastiques avant 1920, une étonnante anticipation du Surréalisme. Il fait figure de précurseur non seulement dans les bandes dessinées mais aussi comme créateur de Gertie le Dinosaure, l’un des premiers dessins animés (1913).
Winsor McCay est sans doute le premier qui ait compris l’importance de la technique narrative dans la bande dessinée. Il a su donner à la couleur son véritable rôle. Ses planches en sont une éclatante démonstration: utilisation des dominantes, aplats de couleur différents afin de faire avancer l’action.
Winsor McCay a trouvé, «a inventé» la bande dessinée bien avant les grands auteurs considérés comme classiques. Il est le premier qui ait compris l’importance de la mise en page, du cadre.
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