Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Le scénariste de « Bran Ruz » n’est plus…

C’est avec tristesse que nous venons d’apprendre le décès d’Alain Deschamps, en ce début du mois de mars, à la suite d’une longue et douloureuse maladie…
Né en 1941, Alain Deschamps venait du milieu cinématographique (il fut, entre autres, l’assistant-réalisateur de François Truffaut sur « Les Quatre cents coups ») et était surtout célèbre, dans le monde du 9e art, pour avoir été le scénariste de la longue saga celtisante « Bran Ruz », illustrée par Claude Auclair ; laquelle fut publiée dès les premiers numéros du mensuel (À suivre), en 1978. Il y utilisait un procédé narratif peu commun, consistant à introduire l’histoire sous la forme d’une récitation traditionnelle : le Kan Ha Diskan.
Bien que ce fût l’une de ses rares tentatives importantes en bande dessinée (alors qu’il fut un ardent défenseur de ce moyen d’expression), son nom est souvent évoqué dans ce milieu car il avait intenté un procès à Claude Auclair, ce dernier ayant vendu certaines planches de leurs séries communes sans le prévenir. Revendiquant le fait que le scénariste est autant propriétaire des planches que le dessinateur, il finit par gagner la justice à sa cause, puis s’éloigna de cette profession pour devenir auteur de livres historiques et, surtout, traducteur.
Entre-temps, il scénarisa quand même d’autres récits BD, souvent à connotation historique, comme « Tuan Mc Cairill » avec Claude Auclair (dans (À suivre), en 1982, puis en album, aux Humanoïdes associés, en 1985), « Nuits blanches » avec Stéphane Dubois (dans la sympathique revue Frilouz, créée et faite en Bretagne, en 1983), la série « Kanata » avec Alain Goutal (un album aux éditions Hachette, en 1984) puis Thierry Clavaud (un album aux éditions belges Ansaldi, dirigées par Jan Bucquoy, en 1987),
une histoire vraie dessinée par Leo (dans le Okapi de Jean-Claude Forest, en 1987) et quelques récits didactiques illustrés par Fabrice Rodrigues alias Guez (dans Hello Bédé, en 1992).
Notons, enfin, que ce promoteur du 9e art, qui faillit reprendre « Corentin » avec Paul Cuvelier, avait aussi travaillé à la télévision avec Jean Frapat, le producteur-animateur du célèbre « Tac au Tac », et qu’il fut l’animateur de l’une des premières émissions télévisées sur la BD : « Bulle » sur FR3.
Bdzoom.com envoie toutes ses condoléances à son épouse Josiane (maquilleuse en chef de différents longs métrages, dont « La Guerre du feu » de Jean-Jacques Annaud) qui l’assista jusqu’à ses derniers instants.
Gilles RATIER
J’ai beaucoup aimé Bran Ruz ! Condoléances.