Revenant au dessin et aux fondamentaux de ses débuts — à une époque où il privilégiait la gaudriole, le grand guignol et la liberté graphique, ce qui était notamment le cas dans le recueil intitulé « Nocturnes » —, Régis Loisel nous gratifie d’un étonnant et magnifique album, de très belle facture, aux éditions Rue de Sèvres : « La Dernière Maison juste avant la forêt », avec l’aide scénaristique de son ami Jean-Blaise Djian. Une histoire foisonnante — de 160 pages — située dans un univers loufoque, délirant, aux limites du fantastique, mais qui est remplie de bons sentiments, et où l’on retrouve tout l’amour pour l’humanité du cocréateur de « La Quête de l’oiseau du temps » ou de « Magasin général » !
Lire la suite...Fluide Glacial n°330 – Décembre 2003
Mettant la récente proposition d’Albert Algoud, son rédacteur en chef, à exécution, la couverture (signée Maëster) du nouveau Fluide Glacial est surchargée d’une inscription préventive très claire « Rire tue ».
Faut-il en déduire que Fluide Glacial a décidé, après quelques mois de doutes liés aux flottements éditoriaux et commerciaux, de refaire rire aux larmes ses lecteurs ? La seule solution pour le savoir est de se plonger dans ce 330ème numéro du mensuel d’Umour et Bandessinées, qui complète de facto sa couverture (ses couvertures d’ailleurs car la quatrième n’est pas épargnée) par une campagne personnalisée, pastiche de la récente opération gouvernementale anti-tabac. Ca commence donc plutôt bien, l’édito du rédac-chef étant lui même censuré par un « Albert Algoud provoque des éditons graves », puisque rire de l’actualité semble être un bon remède pour paraître dans l’air du temps. Quand on s’aperçoit ensuite que Larcenet rejoint une équipe qu’il avait quelques temps désertée, on réalise que Fluide Glacial retrouve enfin des couleurs (comment, vous aviez remarqué ça, vous aussi ?). Avec Goossens, Edika, Julien et MO, Relom, Autheman ou encore Léandri et Frémion, ce numéro se lit d’une traite, avec le plaisir de la jubilation et le(s) sourire(s) aux lèvres. Voilà qui nous réjouit.
La phrase du jour revient à Bruno Léandri qui, avec l’humour et le talent dont il a le secret, signe sa chronique du dérisoire mensuelle sur le thème des dédicaces (vous-y reconnaîtrez-vous ?) et évoque en ces termes les collectionneurs obsessionnels ou commerçants avisés : « Les chasseurs d’autographes ne font de mal à personne, tout juste apparaissent-ils un peu déprimants pour le dédicaceur qui se voit ravalé au rang de pin’s ou de sous-verre de bière, ce qui après tout n’est pas loin de la vérité pour certains, on a les admirateurs qu’on mérite ». Il va se faire plein de nouveaux amis, lui ! LT
Fluide Glacial n°330 – 3,80€






