Après le succès de ses très réussis « Shangri-La » et « Carbone & Silicium » — où il explorait les théories des paradoxes temporels, puis les conséquences des progrès technologiques sur la détérioration de l’homme —, Mathieu Bablet (1) aborde le récit postapocalyptique dans sa nouvelle grande fresque de science-fiction proposée dans le Label 619 désormais hébergé par les éditions Rue de Sèvres. Dans un lointain futur, les insectes pollinisateurs ont disparu à la suite de bouleversements climatiques… et la Terre est devenue aride et stérile. Une biologiste a pour mission de retrouver les traces génétiques des abeilles, dans l’espoir de revenir au monde d’avant. Une fable écologique et initiatique, aussi complexe qu’envoûtante, qui nous donne furieusement envie d’aller de l’avant !
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Le dessinateur italien Igort, nouvelle coqueluche de la scène BD parisienne, s’est imposé, en peu de temps, chez l’éditeur Vertige Graphic, en y associant le label Coconino Press, fortement inspiré de l’édition italienne du même nom.
Son principal fer de lance est une revue annoncée comme un rendez-vous des avant-gardes internationales et dont le premier numéro vient de paraître en librairies. Sous un couverture de David B, Black veut nous proposer une réflexion sur un style international que l’on est censé reconnaître sous les signatures de François Ayroles, David B. et Baru (pour la France), d’Igort (comme de bien entendu), Sergio Ponchione, Gabriella Giandelli, Gipi, Leila Marzocchi, Massimo Semerano et Menotti (pour l’Italie), de Yoshihiro Tatsumi et Suehiro Maruo (pour le Japon), de Javier Olivares (pour l’Espagne), de Seth (pour le Canada), de Pedro Nora (pour le Portugal) ou de David Mazzuchelli, l’américain de service qui, lui, fait l’objet d’un interview. Il y a en effet comme un air de famille chez ces auteurs venus d’horizons différents et les influences des uns semblent pénétrer les procédés graphiques ou narratifs des autres. Une sorte de world BD fort intéressante qui devrait ravir les aficionados des mouvements tendances à la sauce Inrockuptibles ou Technick’art.
Gilles RATIER