Un premier voyage dans les Terres australes et antarctiques françaises — retranscrit dans le très bel ouvrage « Voyages aux îles de la Désolation » — n’a pas rassasié le dessinateur Emmanuel Lepage (1) : 12 ans après, en 2022, il embarque à nouveau pour les îles Kerguelen. N’ayant pas pu, lors de sa première excursion, vivre au plus près le quotidien de tous ceux qui travaillent sur cet archipel au relief montagneux d’origine volcanique, situé au sud de l’océan Indien, il y reste cette fois-ci deux mois et demi : s’attachant donc plus aux personnes qui partent avec lui, tout en montrant les changements déjà à l’œuvre sur la nature, en raison du réchauffement climatique. Du beau, écologique et humaniste, voire quasiment poétique, récit de voyage en BD !
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« Regarde, notre fils de 5 ans joue à docteur maboule : il sera sûrement médecin ! » hélas ! Pour les-bien légitimes- espoirs parentaux, leurs petites têtes blondes préfèrent passer leur temps à lire des manga au lieu de faire leurs devoirs. Avoir des enfants condamne-t-il donc à lutter contre sa progéniture pour lui assurer une réussite future au prix de son plaisir présent ? Heureusement, Yoshitoh ASARI propose une solution à cet épineux problème !
Les quatre protagonistes de « Manga Science » sont des écoliers sans histoires. Chaque chapitre, d’une quinzaine de pages environ, est pourtant l’occasion d’une petite saynète pleine d’humour et de fraîcheur au cours de laquelle ils vont s’interroger sur des sujets aussi divers que le fonctionnement du corps humain ou les voyages dans l’espace. Un personnage apparaît alors pour répondre à leurs questions. Ce dernier est systématiquement une personnification du domaine traité, que ce soit un homme à tête de satellite ou un œil géant muni de bras et de jambes.

La rigueur avec laquelle ces sujets sont traités est adoucie par un graphisme agréable et maîtrisé. D’une part, les codes visuels adoptés ici sont ceux du shonen manga, genre qui s’adresse à un public de 8 à 14 ans. Les jeunes lecteurs habitués aux séries japonaises sont ainsi immédiatement en pays connu. D’autre part, les schémas souvent nécessaires à la bonne compréhension des sujets abordés sont lisibles et bien intégrés au fil du récit. Les informations se retiennent ainsi sans efforts.

Dans un paysage éditorial où les arcs narratifs s’étalent sur des centaines -voir des milliers- de pages, « Manga Science » se démarque en proposant des volumes thématiques, eux-même divisées en chapitres indépendants les uns des autres. Inutile donc d’en proposer les titres dans l’ordre, un enfant pouvant être passionné de robotique (sujets traités dans les tomes 3 et 5) sans s’intéresser au fonctionnement de l’écosystème terrestre (abordé dans le 4ème livre).
Cette série remplit donc un double objectif, de pédagogie d’une part, de divertissement d’autre part, avec un certain brio. Sa lecture peut même séduire les adultes dont les souvenir de classes sont vagues : toute occasion est bonne pour se (re)cultiver.
« Manga Science« , ed. Pika par Yoshitoh ASARI, 10 Volumes. Série terminée.









