Ah, Noël à Paris ! Sa magie, ses illuminations, ses impressionnantes vitrines animées dans les grands magasins, ses repas gourmands en famille… Et pendant la trêve de Noël, on peut tout oublier ! Même les crises qu’un couple désabusé n’a plus l’énergie d’affronter… Au bout de 20 ans de vie commune, Ève et Simon se sont peu à peu éloignés et ne font plus que se croiser, entre le travail, les gosses et les obligations. Aussi, la perspective de faire une nouvelle fois comme si tout allait bien pour le réveillon leur semble bien compliquée… Laissant derrière eux la dinde, les beaux-parents et les enfants, le couple va s’élancer dans une drôle de nuit pleine de surprises, car Jim et Giuseppe Liotti nous livrent, ici, une véritable comédie romantique, digne d’Hollywood !
Lire la suite...CLAUDE, 1 AN APRES

Notre ami Claude Moliterni nous a quittés il y a un an, le 21 janvier 2009 exactement. A l’occasion de la nouvelle édition du Festival d’Angoulême, une manifestation dont il était le co-créateur, et dans l’effroi de la dispersion d’une partie de ses archives sur la voie publique en décembre dernier, nous publions l’hommage écrit et dessiné rendu par Al Coutelis à son sujet.
Il est si banal de dire que la mort est injuste, qu’il est des morts plus injustes que d’autres, que le malheur est irréparable et la perte cruelle que je me garderai bien de l’écrire ici, mais pas de le penser.
D’autres, dans l’espérance, ajoutent que ce départ serait l’expiation de je ne sais quelles fautes. Je les laisse à leur certitude. La mort nous enlève à jamais ceux qu’on aime, emporte nos amis, nos frères, nos camarades. C’est tout et basta cosi.
Au moment où triomphent ceux que Léon Bloy appelait les » voleurs de gloire » , il serait juste de se souvenir qu’il aura été des gens comme Claude Moliterni grâce auxquels la BD a pu sortir du trou où elle se cachait, enterrée de force par le mépris total des élites et des lois iniques votées comme une débandade. Aujourd’hui que les sybarites ont observé que la BD générait du pognon et bien plus que les » vrais » livres, il est de bon ton de célébrer les auteurs, d’encenser » la nouvelle BD » et de rejeter les histrions, ceux justement que nous avait fait découvrir Moliterni, artisan protéiforme, bateleur génial, croisé inaltérable.
Claude Moliterni était pape, le pape de la BD.
Avant d’accéder à ces hautes fonctions, il avait publié des romans policiers et d’espionnage sous d’innombrables pseudos : Eric Cartier, Cehem, Olivier Fontaine, Karl Von Kraft, Frank Sauvage, Marc Jourdan, Yves Sainclair. des pseudos tous fleurant bon son héros de BD. Il avait écrit des scénars de BD aussi. Du temps de la TSF triomphante, on lui devait les aventures de L’inspecteur Vitos et du Furet, toujours sous pseudo, des pièces radiophoniques, des émissions comme « Allô Police » ou « Les Auditeurs mènent l’enquête » des disques, et on en oublie.
Maintenant que nous sommes reconnus et pour certains célébrés, montrés dans les étranges lucarnes, souvenons-nous que sans un Moliterni participant à l’affranchissement de la BD, l’arrachant aux foudres de la bien-pensance générale laquelle marquait avec morgue, et sévèrement, son dédain pour un sous-genre, nous en serions encore à dessiner des Miquets anodins dans d’occultes illustrés, voués aux gémonies, ignorés du bon goût, méprisés par un conservatisme érigé en doxa. Molito nous aura présenté les grands dont il était l’ami, dévoilé Pratt, montré son incroyable talent de narrateur épique, il nous a instruit sur Caniff qu’il aimait tant, et tant d’autres en une époque de conformisme qui les méprisait.
Sans Claude, festoierions-nous à Angoulême? Sans son activisme forcené pour défendre et justifier la BD attaquée de toutes part par des médiocres essentiellement préoccupés par la sauvegarde de leur pré carré, oserions-nous aujourd’hui proclamer notre travail et le revendiquer à la face du monde?
Moliterni n’était peut-être pas le meilleur, mais il était l’un des plus légitimes car jamais résigné.
Claude est parti rejoindre ses amis au paradis des Mickeys et participer avec eux tous à un festival qu’il aura organisé là-haut ou une expo qu’il aura lui-même montée. Quand le temps sera venu de les y rejoindre, on débarquera en fanfare pour l’inauguration avec force bouteilles pour le pot de bienvenue et enfin se retrouver.
Salut’ô amicu !
tanti basgi
paci è saluta
Al Coutelis