Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Notre mère la guerre » T2 par Maël et Kris

Après une première complainte très réussie, Maël et Kris récidivent, avec autant de brio ; en nous proposant la deuxième partie de cette double intrigue policière, située pendant la première guerre mondiale, où un idéaliste lieutenant catholique va se confronter à l’horreur quotidienne vécue par les poilus.
Sur son lit de mort, Roland Vialatte confie à son médecin les circonstances qui l’ont amené à enquêter sur les meurtres de trois femmes que l’on avait retrouvées sur les lieux de ces combats où pleuvaient les obus… Sur la quinzaine de suspects, six sont des repris de justice, mineurs de surcroît, qui ont survécu à la dernière attaque et qui sont protégés, efficacement, par un viril caporal socialiste et antimilitariste, lequel s’oppose frontalement à ce gendarme « planqué », habitué, jusqu’alors, à rester bien à l’arrière du front.
Non seulement le propos de l’histoire ne peut qu’attirer notre sympathie mais il nous captive de bout en bout, ceci grâce au découpage bien structuré et aux dialogues colorés que l’on doit au scénariste d’« Un homme est mort » et de « Coupures irlandaises » (deux autres beaux livres aussi humanistes et engagés, parus également chez Futuropolis). Enfin, le trait chargé d’émotion du prolifique dessinateur Maël finit de nous convaincre et de nous enthousiasmer : ce dernier ayant peaufiné son trait anguleux en le rehaussant de somptueuses couleurs qui collent parfaitement à l’ambiance de ce terrible réquisitoire contre les luttes armées !
Même si le thème de la Première Guerre mondiale commence à être un peu rebattu en bande dessinée, cette « Notre mère la guerre » n’a absolument pas à rougir devant les travaux référentiels réalisés sur ce même thème par d’illustres prédécesseurs : que ce soit par Tardi, Pratt, Comès ou Gibrat !
Gilles RATIER
? Notre mère la guerre ? T2 (« Deuxième complainte ») par Maël et Kris
Éditions Futuropolis (16 Euro)