Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
Lire la suite...DÉCÈS D’YVES-MARIE LABÉ, LE JOURNALISTE BD DU MONDE

L’Association des critiques et journalistes de bande dessinée (ACBD) a la douleur de faire part du décès, vendredi 31 décembre, à l’âge de cinquante-six ans, des suites d’un arrêt cardiaque, d’Yves-Marie Labé, journaliste au quotidien Le Monde, qui fut depuis l’origine l’un de ses membres les plus actifs.
Intelligence vive et plume alerte, Yves-Marie était titulaire d’une maîtrise de lettres modernes à Lille, diplômé de Science Po Paris et du Centre de formation des journalistes de Paris. Journaliste de référence dans un quotidien de référence, dans lequel il dirigea notamment les pages médias, Yves-Marie animait depuis près de vingt ans l’actualité de la bande dessinée au Monde. Il avait obtenu que le 9e art y soit accepté et reconnu au sein du très littéraire Monde des Livres, et y témoignait d’un regard aigu sur la bande dessinée contemporaine et d’une remarquable connaissance du patrimoine de la BD.
Quelques membres de l’ACBD réunis autour d’Yves-Marie Labé lors du Festival de Blois photo Manuel F. Picaud/auracan.com
Le rire franc et la parole juste, Yves-Marie était un membre historique et une figure chaleureuse de l’ACBD. De toutes nos assemblées, systématiquement partie prenante, avec bonhomie, pertinence et élégance, des discussions engagées du Grand Prix de la critique bande dessinée décerné chaque année par l’association, Yves-Marie a aussi parrainé nombre de confrères et consœurs qui font vivre aujourd’hui l’ACBD. Breton, il avait commencé sa carrière à Ouest France en 1978. Il était depuis quelques mois chef adjoint de service pour les opérations spéciales du Monde. Sa joie de vivre, ses réflexions sages et enjouées nous manqueront.
Yves-Marie Labé et Laurent Turpin, avec Pahé, lors du 1er salon des auteurs africains de bande dessinée, début décembre 2010.
photo Laurent Mélikian/ACBD
Une triste nouvelle que cette disparition.
Pour la précision historique , il me semble que Thierry Groensteen avait précédé Yves-Marie Labé au Monde , avec une rubrique régulière critique mensuelle ( vers 1986), non ?
Oui, vous avez raison ! L’émotion nous a fait oublier cette précision !
Yves Marie Labé était avant tout un immense humaniste. Le choix du journalisme ne répond sans aucun doute chez lui qu’à son immense curiosité du monde et surtout des autres. Une telle générosité, dans le monde de la presse, est si rare… Comme il va manquer…
Yves-Marie, en plus d’être un excellent professionnel, était surtout un homme charmant toujours d’excellente compagnie. Il va nous manquer…