Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Les Innocents coupables » T1

La colonie agricole des Marronniers, camp de travail où étaient exilés les jeunes délinquants parisiens (afin de les rééduquer par la vie dans la nature ou par les travaux des champs) et qui sert de cadre à cette émouvante et dramatique histoire, est inspirée par la colonie pénitentiaire de Mettray, qui était sise en Indre-et-Loire.
En 1912, quatre poulbots vont découvrir et apprendre de nouvelles règles dans ce lieu qui fit partie de ce que l’on appellera plus tard les « bagnes d’enfants ».
Parmi eux Honoré Bonnot, le fils du célèbre gangster (c’est du moins ce qu’il raconte à qui veut l’entendre), et Jean Marchin, orphelin qui veut retrouver la trace de son frère et qui a, lui-même, organisé sa capture pour enquêter sur la disparition de son aîné. L’injustice et la violence, mais aussi l’amitié et la solidarité vont alors constituer le quotidien de ces nouveaux colons arrivants qui refusent d’être écrasé par le système pénitentiaire !
Se penchant sur le destin de chacun de ces jeunes héros, l’humaniste scénariste Laurent Galandon nous propose un récit ambitieux qui nous fait partager la vie quotidienne de ces enfants meurtris, rasés et battus (pour ne pas dire plus…) et qui tentent, quand même, de survivre et de s’en sortir par tous les moyens…
Cette sombre et grave histoire, riche d’information et de signification, est exploitée avec brio ! Elle est aussi illuminée par un trait anguleux assez moderne, proche de celui des mangas : en effet, la dessinatrice Anlor (dont c’est le premier album) nous assène, pour l’occasion, un dessin élégant et dynamique, aux couleurs chaudes, qui nous fait aussi penser à celui d’Arno Monin, l’autre complice de Laurent Galandon sur ses excellents « Enfant maudit » ou « Envolée sauvage » !
Par ailleurs, sachez qu’il existe un tirage spécial réalisé par les libraires de Canal BD et que Laurent Galandon a également sorti, en même temps, la fin de son beau et engagé diptyque « Le Cahier à fleurs » (voir notre chronique du premier tome : bdzoom.com/article4239).
Quant à la bande annonce des «Innocents coupables», elle est disponible :
- sur le site web des éditions Bamboo : http://angle.fr/catalogue/les-innocents-coupables-tome-1-grand-angle-145.html
- sur leur page Dailymotion : http://www.dailymotion.com/grandangle-bd
- ou sur leur page Youtube : http://www.youtube.com/user/GrandAngleBD
Gilles RATIER
«Les Innocents coupables» T1 («La Fuite») par Anlor et Laurent Galandon
Éditions Bamboo –collection « Grand angle »- (13,50 €)