Après le succès de ses très réussis « Shangri-La » et « Carbone & Silicium » — où il explorait les théories des paradoxes temporels, puis les conséquences des progrès technologiques sur la détérioration de l’homme —, Mathieu Bablet (1) aborde le récit postapocalyptique dans sa nouvelle grande fresque de science-fiction proposée dans le Label 619 désormais hébergé par les éditions Rue de Sèvres. Dans un lointain futur, les insectes pollinisateurs ont disparu à la suite de bouleversements climatiques… et la Terre est devenue aride et stérile. Une biologiste a pour mission de retrouver les traces génétiques des abeilles, dans l’espoir de revenir au monde d’avant. Une fable écologique et initiatique, aussi complexe qu’envoûtante, qui nous donne furieusement envie d’aller de l’avant !
Lire la suite...« Watertown » par Jean-Claude Götting

Un modeste employé de bureau, solitaire et maladroit, va se transformer, en peu de temps, en un détective tenace, obsédé par son enquête sur une femme partie sans laisser d’adresse, après le décès accidentel de son patron : un étonnant polar hitchcockien mis en cases de façon remarquable, tant sur le plan graphique que narratif…
Travaillant dans un cabinet d’assurances de Watertown, Philip Whiting est un homme qui n’est pas très bien dans sa peau : du genre plutôt paranoïaque, il croit que tout le monde lui en veut. Tous les jours, pour se donner du cœur à l’ouvrage, il achète un muffin qu’il mange sur le chemin du bureau, à la pâtisserie du coin.
Or, ce lundi-là, Maggie Laeger, la charmante vendeuse-gérante de la boutique, lui annonce qu’elle ne sera plus là le lendemain. Si elle disparaît bien le lendemain, on retrouve son employeur, mort, écrasé par la chute d’une étagère qui se situait au-dessus de son plan de travail. L’accident ne fait aucun doute, mais, deux ans plus tard, alors qu’il séjourne chez son frère à Stockbridge, de l’autre côté du Massachusetts, Whiting reconnaît l’ancienne vendeuse de muffins qui tient, désormais, un magasin d’antiquité. Mais elle fait comme si elle ne le connaissait pas et dit s’appeler Marie Hotkins…
Il y a pourtant vraiment trop de coïncidences et aucun doute pour Whiting. Persuadé qu’il y a anguille sous roche, il se met en tête d’éclaircir ce mystère…
Pas de coups de feu ou de poings, pas de combats ou de poursuites effrénés, juste une enquête psychologique au tranquille cheminement que nous narre un Jean-Claude Götting en pleine forme, exploitant formidablement sa passion pour l’Amérique des années cinquante et pour les films noirs de cette époque : la justesse de son écriture et la qualité de ses récitatifs se mariant à merveille avec son reconnaissable trait aussi charbonneux qu’agréable à l’œil, tout en pastels et en crayons gras.
Gilles RATIER
« Watertown » par Jean-Claude Götting
Éditions Casterman (18 €) – ISBN : 978-220-311-215-5