Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
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Flegmatique, excentrique comme tout bon british, juste un peu frimeur, ardent patriote, drôle, et même très drôle, Clifton égal à lui-même, est enfin de retour !
Londres, fin des années 1950. C’est au cours d’un mois de mai ensoleillé qu’une première voiture londonienne ose risquer la conduite à droite dans les rues de la capitale. Des incidents analogues se succèdent, provoquant des accidents, mais aussi la panique au sein de la L.A.L.A. (Ligues des assureurs londoniens et anglais) qui craint pour son chiffre d’affaires. Leur représentant, Lord Climber, décide de faire appel à Harold Wilberforce Clifton : un héros de la Seconde Guerre mondiale et jeune retraité (45 ans) de la RAF, reconverti dans la profession de détective privé. En arrivant au cottage de Puddington où réside Clifton, l’assureur, flanqué de son assistant Millborn, ignore que celui qui le week-end guide ses scouts sous le nom de Héron mélomane vit d’horribles moments. Miss Partridge, sa fidèle gouvernante, vient de le quitter pour les cuisines du Lord-Maire. Bien qu’effondré, Clifton accepte la mission, ne reculant devant rien lorsque la tradition britannique est en danger. Les conducteurs de plus en plus nombreux abandonnent sans la moindre explication la gauche pour la droite, mais l’enquête avance, conduisant notre héros jusqu’à l’officine d’un parfumeur français répondant au nom de Napoléon Onze !Né en 1959 dans les pages de l’hebdomadaire Tintin le temps de trois aventures vécues sous le crayon poétique de Raymond Macherot, Clifton doit son retour en 1968 à Greg, nouveau rédacteur en chef de l’hebdomadaire et grand admirateur de Macherot. Il écrit un premier épisode pour Jo-Ël Azara, puis en 1972 pour Bob de Groot et Turk qui assurent l’avenir de la série jusqu’en 1984, année où Bédu (« Les Psy ») prend le relais, toujours avec de Groot au scénario, pour seulement trois épisodes. Indestructible, le colonel revient en 2003, toujours avec de Groot, mais campé par Michel Rodrigue. Aujourd’hui, après avoir l’an dernier brillamment redonné vie à « Chlorophylle et Minimum », autre série culte créée par Macherot, Zidrou s’attaque avec le même savoir-faire au « Colonel Clifton ».
C’est Turk, dessinateur du plus grand nombre d’épisodes mettant en scène ce détective, qui reprend le flambeau au dessin. Des dessins qu’il faut savourer un à un, truffés de gags dans le gag, de personnages savoureux jusqu’au plus anodin figurant : du grand art ! Si la trame de l’histoire se résume en quelques lignes, Zidrou parvient à soutenir l’attention du lecteur, jouant avec les situations, les personnages, l’époque… N’est-ce pas là que réside le talent d’un scénariste humoristique ? Enrichir l’intrigue, nourrir les personnages ? Et Zidrou excelle dans ce domaine (et bien d’autres d’ailleurs) !
On nous annonce déjà l’album suivant, « Just Married ! » où le lecteur est invité au mariage du Colonel. Vous avez dit shocking ?
Henri FILIPPINI
« Clifton T22 : Clifton et les gauchers contrariés » par Turk et Zidrou
Éditions du Lombard (10,60 €) – ISBN : 9 782 803 636 242
Bonsjour à tous
Je ne sais pas quel âge à Turk, mais son dessin n’a jamais faibli. Du coup avec son trait rond, une sorte de ligne claire jamais bâclée, son dessin est très agréable à contempler. Et ce parfum d’un Londres ( qui n’existe plus je vous l’assure ) fait que « Clifton » est toujours une BD que j’ai apprécié dès lors qu’il est au dessin.
Un dessinateur que j’ai toujours trouvé, pour ma part’ très sous estimé.
Bonsoir à tous
Et pour appuyer Renaud, c’est lamentable que la soi-disant intégrale Clifton du Lombard ait laissé pour compte 12 récits courts dont 7 dus au pinceau de Turk !